lundi 3 mars 2014

3/04/2014 - LE POTENTIEL RÉVOLUTIONNAIRE DES COOPÉRATIVES D'HABITANTS
LES COOPÉRATIVES D'HABITANTS C'EST LA NON SPÉCULATION!


Les autres articles sur le blog :
http://vol370.blogspot.fr/

DEFINITION D’UNE COOPERATIVE D’HABITANTS


Une société coopérative d’habitants regroupe des personnes qui veulent gérer et améliorer, ensemble, les logements qu’ils occupent dans un même immeuble ou sur un même terrain. Les valeurs fondamentales sont la propriété collective, la sortie du système spéculatif et la démocratie.


HABICOOP - c/o Locaux Motiv
10 bis rue Jangot - 69007 Lyon
09 72 29 36 77 - info@habicoop.fr - www.habicoop.fr

Le 20 février dernier, la loi Alur a été définitivement adoptée par le Parlement.
Les coopératives d'habitants disposent désormais d'un statut juridique reconnaissant ainsi la non spéculation de ce mode d'habitat.

Consultez le texte du projet de loi dans sa version adoptée en commission mixte paritaire.


Faut-il spéculer pour ne pas s'appauvrir ? Voici la singulière question qui ressort des débats sur la mesure la moins connue de la loi Alur, celle qui pourtant a un potentiel révolutionnaire : les coopératives d'habitants.

La crise du logement, à laquelle la loi actuelle répond en partie, est fortement liée à la flambée du marché immobilier qui a plus que doublé en dix ans en France. L'encadrement des loyers et la garantie universelle des loyers sont des mesures qui visent l'accès à la location, mais il est indispensable de s'attaquer parallèlement à une autre racine du mal : la spéculation immobilière.

Le projet de loi crée, justement, un statut pour les coopératives d'habitants qui permet d'importer dans le domaine immobilier les principes d'intérêt général des coopératives. La démocratie : une personne = une voix, indépendamment du capital de chacun ; et la solidarité : entre les membres et envers la société, sans recherche de profit. C'est donc un moyen de développer l'habitat participatif, mais aussi d'aller bien plus loin en faisant du logement un bien qu'on utilise pour un besoin primaire – sans en faire un outil de spéculation. Cette propriété collective ouvre même une perspective révolutionnaire : la possibilité pour les plus convaincus de sortir leurs logements de la sphère marchande et d'en faire des biens communs comme le sont l'air, la connaissance ou l'internet (1).

La condition pour assurer la pérennité et l'équité de la coopérative, c'est de garantir qu'aucun coopérateur quittant le projet ne puisse exiger qu'on lui rembourse ses apports initiaux augmentés d'autant que la spéculation. Car si il avait apporté 10 000 € en 1998, la coopérative risquerait de devoir lui «rembourser» aujourd'hui 24 000 € (2), or elle ne pourrait le faire qu'à la  condition de trouver un nouveau coopérateur ayant les moyens de payer une somme aussi considérablement gonflée. Par contre, si on applique le fonctionnement normal des coopératives, la revalorisation de ces parts sera indexée sur l'inflation : le coopérateur entrant n'aura donc à débourser en 2014 que 12 400 €, et le sortant récupérera le même pouvoir d'achat qu'il avait en 1998 avec cette somme – tout en ayant joui pendant quinze ans d'un logement économique, écologique et participatif.

Mais si le Sénat en voit tout l'intérêt, et a rédigé des amendements adéquats, l'Assemblée nationale bloque jusqu'à présent sur ce point. Certains élus expriment le souci que les petites gens puissent se constituer un «bas de laine légitime» en profitant de la hausse continue des prix du marché immobilier – sans quoi ils s'appauvriraient. Or, sans neutralisation de la spéculation, les ménages défavorisés seront justement encore et toujours condamnés à la location. Et pour ceux qui auront la chance d'y avoir accès, ils feront une culbute sur le dos de la génération à venir, qui devra à son tour payer le prix imposé par le marché. Ne pas garantir cette neutralisation de la spéculation, c'est donc à la fois encourager un transfert de dette intergénérationnel – une pyramide de Ponzi de long terme –, et réserver l'habitat participatif à ceux qui ont des capitaux tout en en excluant les démunis.

Pourtant, les coopératives d'habitants, avec leur clause anti-spéculative, offrent à tous les ménages, y compris modestes, la possibilité de se loger tout en leur permettant de se constituer une épargne à travers les parts sociales émises en échange du remboursement progressif du bien immobilier. A terme, ils peuvent donc récupérer leurs apports initiaux ainsi qu'une part de la valeur du bien collectif – mais limités à leur valeur réelle, non pas à celle dictée par la spéculation immobilière. C'est du reste ainsi que sont définis les statuts des coopératives d'habitants en Allemagne, en Norvège, en Suisse, etc.

Et pour ceux qui voudront vivre en habitat participatif tout en profitant de l'évolution du marché immobilier, la même loi Alur crée la société d'auto-promotion et d'attribution qui le permet. La liberté de choix est assurée. Il serait donc foncièrement insensé d'amputer les coopératives d'habitants de leur statut anti-spéculatif, ou d'en faire une simple option, alors que c'en est la dimension essentielle.

Si la commission mixte paritaire qui se tient mardi 11 février pour trancher cette question se saisit finalement de cette opportunité que sont les coopératives d'habitants et entérine l'amendement du Sénat, alors elle ne démissionnera pas devant le marché : au contraire, elle construira un levier d'action pour lutter contre la flambée immobilière, et pour ouvrir un nouvel espace entre propriété privée et location.


(1) Lire Habitat coopératif, verrou contre la spéculation, Le Monde diplomatique, décembre 2012.

(2) Augmentation de 140 % des prix du marché immobilier français sur la période, alors que l'inflation était de 24 % (Insee).

Signataires

Collectif La Rotative, organisation des coopératives CoopFr, Coordin'action nationale des associations de l'habitat participatif, Fondation Copernic, DAL, Jeudi Noir, HALEM, Syndicat des Avocats de France, Community Land Trust France - pour un foncier solidaire, Habicoop, les Compagnons bâtisseurs.



Des nouvelles des Groupes accompagnés par Habicoop

Le Village Vertical de Villeurbanne (69)
"Les premiers paniers bio arrivent avec l'association Arbralégumes, et le pain bio est maintenant livré chaque semaine à vélo avec la Miecyclette.
Nous accueillons la réunion nationale de la coordin'action et nous avons reçu un groupe de bailleurs sociaux bretons intéressés par notre démarche.
Période marquée par différents temps collectifs informels et des fêtes, en particulier un grand goûter-crêpes (chandeleur oblige).
Dernières finitions dans la copropriété, levée des dernières réserves sur le bâtiment. Premier atelier avec le passe-jardin pour préparer la mise en place du potager collectif.
Nous avons également obtenu du bailleur HLM voisin pour qu'il ne plante pas une haie de bambous juste à côté de chez nous, mais plutôt une espèce locale non-invasive.
Le groupe a décidé de ralentir son rythme de travail et de prendre davantage le temps, en particulier pour débattre et échanger sur les équipements des espaces communs.
Nous attendons avec impatience la prochaine réunion publique d'Habicoop, qui aura lieu dans nos murs."

La Gargousse (Lyon)
"Le groupe de la Gargousse est désormais au complet avec l'arrivée d'un couple avec un bébé. Nous avons rencontré Numéricable pour essayer de trouver, si possible, un arrangement avec eux. Un deuxième rendez vous nous semble nécessaire...A suivre ..."

Chamarel (Vaulx-en-Velin)
"Suite à l'article sur CHAMAREL de l'Huma Dimanche, N° 398 du 6 au 12 Février,nous avons reçu plusieurs demandes de renseignement et de rencontres.
Notre prochaine réunion d'accueil et d'information se tiendra le Mardi 15 Avril à 18h30 à Vaulx-en-Velin. Pour recevoir une invitation, contacter patrickchretien@hotmail.com
Petit rappel : Nous serons en permanence présents sur le stand d'Habicoop au Salon Primevère. Nous y animerons le Vendredi 14 à 16h une conférence sur notre projet de coopérative."

Assemblée Générale Habicoop - 12 avril - Lyon
L'Assemblée Générale annuelle de l'association se déroulera le samedi 12/04 dans la salle commune du Village Vertical de Villeurbanne.
Pour participer à l'Assemblée Générale et vous engager davantage dans l'association, pensez à adhérer.
 



lundi 23 décembre 2013

24/12/2013 - Intégrer le Dharma à notre vie

Alexander Berzin
Bok, Pologne, le 13 décembre 2002
Traduit par Pauline M. Silbermann

Le Dharma sert à s’occuper des problèmes de la vie

Ce soir, je voudrais parler de la pratique du Dharma dans la vie quotidienne. Le mot « Dharma » signifie « mesure préventive ». C’est quelque chose que l’on entreprend pour éviter les problèmes. La première chose dont nous avons besoin pour nous impliquer dans la pratique du Dharma, c’est de reconnaître les différentes sortes de problèmes ou de difficultés que nous avons dans la vie. La deuxième chose est de nous rendre compte que la pratique du Dharma vise à nous aider à nous débarrasser de ces problèmes.
La pratique du Dharma ne consiste pas simplement à se sentir bien ou à avoir un passe-temps agréable ou à suivre une mode, ou autre chose de ce genre. La pratique du Dharma est là pour nous aider à nous débarrasser de nos problèmes. Cela signifie que, afin de pratiquer le Dharma de façon réaliste, nous avons besoin de nous rendre compte que ce processus ne va pas être plaisant. Il faut que nous regardions, et même que nous nous confrontions aux choses de notre vie qui nous sont désagréables, aux difficultés que nous rencontrons – ne pas prendre la fuite devant elles, mais plutôt y faire face avec l’attitude de : « Bon, maintenant on va essayer de gérer tout ça ».
Nos problèmes peuvent prendre bien des formes. La plupart nous sont familières à tous : nous manquons d’assurance ; nous avons des difficultés dans nos relations avec les autres ; nous nous sentons à part ; nous avons des difficultés à gérer nos émotions et nos sentiments – bref, le fatras habituel que nous connaissons tous. Nous avons des difficultés à nous arranger de notre famille et de nos parents ; ils tombent malades et vieillissent. Nous avons des difficultés à nous arranger de nos propres maladies et de notre âge. Et si nous sommes encore jeunes, nous avons des difficultés à avoir une image de ce que nous voulons faire de notre vie, comment la gagner, quelle direction prendre, etc. Il faut que nous regardions toutes ces choses.

La confusion

L’un des points les plus importants dans le bouddhisme consiste à se rendre compte que tous ces problèmes que nous vivons, sont issus de causes. Ils ne sont pas là sans aucune cause ; la source de ces problèmes se trouve en nous-mêmes. Une telle compréhension est une grande chose et n’est pas facile à accepter pour la plupart des gens. Cela, parce que la plupart d’entre nous tendons à blâmer les autres, ou la situation extérieure, pour nos problèmes. Nous avons le sentiment que : « Je suis malheureux(se) à cause de toi – tu ne m’as pas téléphoné ; tu m’as abandonné(e) ; tu ne m’aimes pas. C’est de ta faute ». Ou alors, nous jetons la pierre à nos parents pour ce qu’ils ont fait, ou n’ont pas fait, lorsque nous étions enfants. Ou encore, nous accusons la situation économique ou politique, la situation sociale, et ainsi de suite. Évidemment, tous ces facteurs jouent un rôle dans notre vécu. Le bouddhisme ne le nie pas, mais la cause principale – la cause profonde de nos problèmes – se trouve à l’intérieur de nous-mêmes : il s’agit de nos attitudes mentales et, surtout, de notre confusion.
Si nous voulons trouver un facteur qui définit clairement l’attitude d’un pratiquant du bouddhisme, ou le sens de la pratique du bouddhisme dans la vie quotidienne, je dirais que c’est bien celui-ci : lorsque nous éprouvons des difficultés, nous tournons notre regard vers l’intérieur de nous-mêmes pour essayer d’y trouver la source et, une fois que nous l’avons identifiée, nous essayons de changer la situation à partir de l’intérieur. Lorsque nous parlons de tourner notre regard vers l’intérieur pour y trouver la source de nos problèmes, ce n’est pas basé sur un jugement moral que l’on a rendu, comme : « Je suis mauvais(e) et je dois changer pour devenir bon(ne) ». Le bouddhisme ne porte pas de jugement moral. Si nous essayons de localiser la source de notre problème à l’intérieur de nous-mêmes, c’est simplement parce que nous souffrons et que nous voulons nous débarrasser de nos problèmes et de notre malheur, et que c’est notre propre attitude qui en est la source principale. Le Bouddha a dit précisément que la cause la plus profonde de nos problèmes et de notre souffrance est due à notre confusion. Donc, ce dont nous avons besoin, c’est de découvrir en quoi nous sommes confus au regard de ce qui se passe, et en quoi nous pouvons corriger cette confusion par l’acquisition de la compréhension correcte des choses.
Sur quoi porte notre confusion ? Elle porte sur plusieurs choses. Les causes et les effets comportementaux en sont une. Par exemple, nous croyons que si nous agissons d’une certaine manière, cela restera sans aucun effet. Par exemple, nous croyons que : « Je peux arriver en retard, t’ignorer et ainsi de suite, et ça ne fait rien ». Ceci est faux et relève de la confusion. Ou encore, nous croyons que tel acte que nous effectuons, ou tel comportement que nous adoptons, va avoir un certain effet, lequel est absurde et ne peut se produire en aucun cas. Par exemple : « J’ai été gentil avec toi, alors maintenant, tu vas m’aimer. Je t’ai acheté un joli cadeau, alors pourquoi ne m’aimes-tu pas ? » Avec ce genre de pensées, nous imaginons que nos actes et comportements vont avoir un effet impossible, ou alors nous gonflons leur importance de sorte que nous croyons qu’ils vont produire un effet plus important qu’il n’est possible. Nous croyons aussi que certaines choses vont avoir un certain type d’effet, alors qu’en réalité, elles produisent exactement le contraire. Un autre exemple : nous voulons être heureux, alors nous croyons que pour être heureux, il suffit de se saouler tout le temps. Mais ceci amène seulement davantage de problèmes que de bonheur …
L’autre chose à propos de laquelle nous sommes dans la confusion, c’est la façon dont nous existons, dont les autres existent et dont le monde existe. Par exemple, nous souffrons de vieillir et de tomber malades, et cela nous rend malheureux. Mais à quoi d’autre peut-on s’attendre, en tant qu’être humain ? Les êtres humains tombent malades, ils vieillissent – à moins de mourir jeunes. Ces choses ne sont pas une grande surprise. Quand on commence à voir les cheveux gris dans le miroir et que cela nous rend malheureux et nous fait un choc, ce n’est pas réaliste, c’est de la confusion à propos de la façon dont le monde existe, à propos de la façon dont nous existons.
Disons que nous avons un problème avec la vieillesse. À cause de notre confusion à ce sujet – notre non-acceptation de la réalité de la vieillesse – nous agissons de façon destructrice sous l’influence d’émotions et d’attitudes perturbatrices. Par exemple, le fait d’essayer compulsivement d’avoir l’air jeune et attirant(e) nous fait agir dans le désir nostalgique d’essayer d’obtenir des choses qui, nous l’espérons, nous donneront de l’assurance – comme l’attention et l’amour des autres, surtout des plus jeunes que nous trouvons attirant(e)s. Ce syndrome recouvre en général la confusion selon laquelle : « Je suis la personne la plus importante au monde, je suis le centre de l’univers. Donc, tout le monde devrait s’occuper de moi. Peu importe de quoi j’ai l’air, tout le monde devrait me trouver attirant(e) et m’aimer ». Nous devenons fous (folles) si quelqu’un ne nous trouve pas attirant(e)s ou ne nous aime pas. Et nous devenons encore plus fous (folles) si les autres nous ignorent – s’ils ou elles ne font pas attention à nous, alors que nous aimerions qu’ils ou elles nous trouvent attirant(e)s, sinon physiquement, au moins autrement. Mais tout le monde n’aimait pas Bouddha Shakyamouni non plus ; alors, quel espoir y a-t-il pour que tout le monde nous aime !
Notre souhait d’être aimé(e)s par tout le monde procède d’une attente irréaliste. Ce n’est pas la réalité. C’est basé sur la confusion, le désir nostalgique et l’attachement selon lesquels tout le monde devrait nous trouver attirant(e)s et faire attention à nous. L’attitude perturbatrice de la naïveté est ici sous-jacente. Nous nous sentons tellement important(e)s et nous nous trouvons tellement adorable(s) que tout le monde devrait nous aimer et que, forcément, il doit y avoir quelque chose qui ne va pas chez celui ou celle qui ne nous aime pas. Et pire, nous commençons à douter de nous-mêmes : « Il y a sans doute quelque chose qui ne va pas chez moi pour que cette personne ne m’aime pas » et nous nous sentons mal à l’aise ou coupables. Tout cela est de la naïveté.
Donc, le plus important est le travail sur soi. Et c’est bien le propos de la pratique du Dharma. Quelle que soit la situation – si nous avons des difficultés, si nous manquons d’assurance ou quoi que ce soit d’autre, regardons en nous ce qui se passe. Où est la confusion derrière les émotions perturbatrices que je ressens ? Cependant, si nous prenons une relation dans laquelle nous nous trouvons et qui présente des problèmes, nous avons également besoin de nous rendre compte que nous ne sommes pas le ou la seul(e) à être dans la confusion. De toute évidence, l’autre personne aussi est dans la confusion. Il s’agit de ne pas dire simplement : « Il faut que tu changes ; tout ce que je fais est bien et parfait ; c’est toi qui dois changer ». D’un autre côté, on ne dit pas non plus que « je suis le ou la seul(e) qui doit changer », parce que ça peut dégénérer en complexe de martyr. On essaie de discuter les choses ouvertement avec l’autre personne – bien qu’il faille, évidemment, que la personne y soit réceptive. Il est nécessaire de reconnaître que les deux sont dans la confusion. Il y a un problème pour tous les deux dans la façon dont nous comprenons ce qui se passe dans la relation, alors tâchons d’éclaircir la confusion qui est en nous deux. C’est la façon la plus réaliste et la plus « dharmique » de procéder.

Comprendre le Dharma avant de le mettre en pratique

Il y a beaucoup de différentes sortes de pratiques bouddhiques. Il ne suffit pas de recevoir des instructions sur la façon de les exécuter, comme on apprend à exécuter quelque tour de passe-passe. Pour toute pratique, il est très important de comprendre en quoi elle va nous aider à surmonter les difficultés. Nous devons apprendre, non seulement quand et comment appliquer la pratique, mais aussi ce qu’elle suppose. Ceci veut dire que nous ne commençons pas par les pratiques avancées. Nous commençons par le commencement et posons les fondements pour savoir, à partir de la séquence sur laquelle les enseignements du Dharma sont construits, ce qui se passe au cours de toute pratique.
Maintenant il est vrai que nous lisons des enseignements qui disent : « Si on te donne un médicament, ne demande pas comment il marche, prends-le ! » Même si c’est un bon conseil, il faut que nous comprenions que c’est une mise en garde contre un extrême. Un extrême qui consiste à se contenter d’étudier et à s’efforcer de comprendre les enseignements, mais sans jamais mettre en pratique ce que l’on apprend. Nous voulons éviter cet extrême. Quant à l’autre extrême, il ne faut pas moins l’éviter. C’est-à-dire, lorsque l’on entend des instructions sur des pratiques du Dharma, alors, avec une foi aveugle, les suivre sans éprouver le besoin de comprendre ce que l’on fait et pourquoi. Le problème principal résultant de cet extrême est que l’on ne comprend pas vraiment comment appliquer ces instructions à la vie quotidienne. Si nous comprenons le sens de ce qui se trouve derrière toute pratique – si nous comprenons comment elle marche et vers quoi elle tend – alors, nous n’avons pas besoin que quelqu’un d’autre nous dise comment appliquer les instructions dans la vie quotidienne. Nous les comprenons et savons nous-mêmes comment les appliquer.
Quand on parle d’éliminer ses problèmes, on ne parle pas seulement d’éliminer ses problèmes personnels, on parle aussi de se débarrasser des difficultés que l’on a à aider les autres. « J’ai des problèmes pour aider les autres à cause de ma paresse, ou de mon égoïsme, ou parce que je suis trop occupé(e) ». Ou encore : « Je ne comprends absolument pas ton problème et n’ai aucune idée de ce que je peux faire pour t’aider ». C’est là notre grande difficulté, n’est-ce pas ? Toutes ces difficultés à venir en aide aux autres sont aussi dues à notre confusion. Par exemple, la confusion que je devrais être comme le Dieu Tout-Puissant et qu’un claquement de doigts devrait suffire pour résoudre tous tes problèmes, et si je n’ai pas résolu tous tes problèmes, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. Tu n’as pas fait ce qu’il fallait, alors c’est de ta faute. Ou alors, c’est de ma faute, parce j’aurais dû être capable de résoudre tes problèmes et je ne l’ai pas fait, alors je suis nul(le). De nouveau, c’est de la confusion concernant la cause et l’effet.

La conviction dans le Dharma

Un autre point important est que pour être capable d’appliquer le Dharma efficacement et d’une façon non névrosée dans la vie quotidienne, il est nécessaire d’avoir la conviction qu’il est effectivement possible de se débarrasser de ses problèmes. Nous devons nous persuader qu’il est possible de nous débarrasser de la confusion en suivant l’approche fondamentale du bouddhisme : pour se débarrasser de quelque chose, il faut éliminer les causes qui font que cette chose survient. Mais bien sûr, il est difficile de gagner la conviction ferme et profonde qu’il est possible d’éliminer sa propre confusion de sorte qu’elle ne revienne jamais plus, et qu’il est possible aussi d’arriver à la libération et à l’illumination. Ceci est d’autant plus difficile si l’on ne sait même pas ce que sont vraiment la libération et l’illumination. Alors dans ce cas, comment peut-on vraiment considérer la possibilité de les atteindre ? Si l’on ne pense pas que ce soit possible, n’est-ce pas un peu hypocrite que de viser à atteindre quelque chose que l’on croit ne pas exister ? Cela devient alors une sorte de jeu insensé que nous jouons là ; notre pratique du Dharma n’est pas « pour de vrai ».
Il faut que nous soyons vraiment persuadés, et cela requiert beaucoup d’étude et de compréhension, ainsi que de réflexion et de méditation profondes. Nous devons devenir convaincus que non seulement la libération et l’illumination sont possibles, mais qu’en plus, il m’est possible de les atteindre. Non pas que ce fut possible pour Shakyamouni seulement et que pour moi ce n’est pas possible, mais bien plutôt qu’il est possible pour moi d’y arriver et qu’il est possible à tout le monde aussi d’y arriver. Nous devons comprendre ce qu’il faut faire pour nous débarrasser de notre confusion. Qu’est-ce qui va vraiment nous en débarrasser ? Ce qui va vraiment nous en débarrasser, c’est une compréhension correcte ; donc, nous devons comprendre en quoi une compréhension correcte peut désarçonner la confusion et l’éliminer de sorte qu’elle ne revienne jamais. Il résulte de tout cela que, de toute évidence, le véritable lieu de travail de la pratique du Dharma, c’est la vie quotidienne ; c’est gérer nos problèmes, notre confusion, nos difficultés dans la vie, à chaque instant.

La pratique du Dharma requiert de l’introspection

La pratique du Dharma n’est pas simplement un temps hors de notre vie où l’on se retire dans une jolie grotte tranquille ou dans une chambre et où, assis sur un coussin, nous échappons aux problèmes de la vie. Trouver une échappatoire n’est pas le fort de la pratique du bouddhisme. Si nous allons dans un endroit tranquille pour méditer, c’est pour développer les aptitudes dont nous avons besoin pour nous occuper des problèmes que nous avons dans notre vie. C’est la vie qui est le point de mire. Il ne s’agit pas de gagner la médaille olympique du « rester-assis-en-méditation » ! La pratique du Dharma consiste à appliquer le Dharma à la vie.
De plus, la pratique du Dharma est introspective. Nous tâchons d’être attentifs (attentives) à nos états affectifs, nos motivations, nos attitudes mentales, nos schémas de comportements compulsifs. Nous tâchons en particulier de dépister nos émotions perturbatrices. La caractéristique qui définit une émotion perturbatrice ou une attitude perturbatrice est que, lorsqu’elle survient, elle fait que nous, ou les autres, ressentons un malaise. Nous perdons la tranquillité d’esprit et la maîtrise de nous-mêmes. C’est une définition très utile, parce que le fait de la connaître nous permet de reconnaître les cas où nous agissons sous l’influence de l’une d’entre elles. Nous savons que si nous nous sentons mal à l’aise, c’est parce que quelque chose de dérangeant est en train de se passer dans notre esprit. À de tels moments, nous devons vérifier ce qui se passe à l’intérieur de nous et appliquer les antidotes pour le corriger.
Cela exige que nous devenions très sensibles à ce qui se passe à l’intérieur de nous. Et pour pouvoir faire quelque chose qui change notre état affectif, si nous le ressentons comme perturbant, il faut que nous nous rendions compte que si nous agissons d’une façon perturbée et perturbante, nous allons provoquer beaucoup de malheur, à la fois pour nous-mêmes et pour les autres. Ce n’est pas ce que nous voulons ; on en a déjà assez comme ça. Et si l’on perd contenance, comment peut-on venir en aide à autrui ?

De la souplesse d’esprit

La pratique du Dharma requiert aussi que l’on se familiarise avec beaucoup de forces d’oppositions différentes, pas seulement une ou deux. Notre vie est très complexe et un antidote particulier ne va pas marcher à tous les coups. Une certaine pratique ne va pas être la plus efficace dans chaque situation. Pour être vraiment en mesure d’appliquer les choses dans la vie quotidienne, une grande souplesse d’esprit et beaucoup de méthodes différentes sont requises. Si ceci ne marche pas, alors nous faisons cela ; si cela ne marche pas, alors nous faisons ceci.
Mon professeur, Tsenshab Serkong Rinpotché, avait l’habitude de dire que si l’on essaie de faire quelque chose dans la vie, il faut toujours avoir deux ou trois plans de rechange. Alors, si le plan A ne marche pas, on n’abandonne pas la partie. Parce que l’on a en réserve le plan B et le plan C. L’un d’entre eux finira bien par marcher. Ce conseil m’a été très utile. C’est la même chose avec le Dharma : si la méthode A ne marche pas dans une certaine situation, nous avons toujours un plan en réserve, il y a d’autres choses vers lesquelles nous pouvons nous tourner. Tout cela est évidemment basé sur l’étude, sur l’apprentissage de différentes méthodes et méditations auxquelles nous nous exerçons en guise de préparation, comme on le fait pour un entraînement physique. On travaille pour s’entraîner à se familiariser avec ces méthodes afin de pouvoir effectivement les appliquer dans la vie quotidienne lorsque l’on en a besoin. Pour cela, il ne faut pas considérer la pratique du Dharma comme un passe-temps, car elle exige une implication à plein temps.

Éviter les extrêmes

Nous appliquons la pratique du Dharma dans notre famille. Nous l’appliquons dans nos relations avec nos parents, avec nos enfants, avec les gens à qui nous avons à faire dans le travail. Ce faisant, nous veillons à éviter différents extrêmes. Nous avons déjà évoqué ce sujet. Il faut que nous évitions l’extrême qui consiste à rendre autrui responsable de nos problèmes, ou à prendre sur nous l’entière responsabilité de la situation – les deux côtés y contribuent. On peut essayer de faire changer les gens mais il est plus facile de changer soi-même.
L’amélioration personnelle, donc, est au centre de notre travail ; mais en même temps, nous essayons d’éviter l’extrême de la préoccupation narcissique. La préoccupation de soi fait que nous restons fixés sur nous-mêmes et que nous n’accordons d’attention à personne d’autre. Cela peut renforcer le sentiment que nous sommes le centre de l’univers et que nos problèmes sont les plus importants au monde, que les problèmes des autres sont sans importance et qu’ils sont indolores.
Un autre extrême consiste à penser que nous sommes complètement mauvais ou complètement bons. Il est vrai que nous avons besoin de reconnaître nos côtés difficiles, les côtés sur lesquels nous devons travailler. Mais nous avons aussi besoin de reconnaître nos côtés positifs, nos qualités positives, afin de pouvoir les développer toujours davantage. Nous, les Occidentaux, avons souvent peu d’amour-propre. Si nous nous concentrons trop sur nos problèmes et sur notre confusion, cela peut facilement renforcer ce peu d’amour-propre. Ce n’est pas du tout notre propos.
Nous surveillons nos émotions perturbatrices en même temps que nous les contrebalançons en nous remémorant nos qualités positives. Même les gens les plus cruels ont éprouvé quelque qualité positive. Sans aucun doute ont-ils fait l’expérience de tenir un chiot ou un chaton sur les genoux, de le caresser et de ressentir un peu de chaleur à son endroit. Presque tout le monde a au moins vécu cette expérience. Ainsi, à travers ce genre d’expérience, nous reconnaissons que nous sommes capables de donner un peu de chaleur comme dans ce cas et, de cette façon, nous voyons aussi nos côtés positifs. La pratique du Dharma ne consiste pas seulement à travailler sur nos côtés négatifs ; elle doit être équilibrée. Nous devons aussi travailler à renforcer nos côtés positifs.
Ce faisant, tout en tâchant de maintenir un équilibre entre l’observation de nos déficiences et de nos qualités positives, nous nous gardons d’un autre ensemble d’extrêmes. Un extrême est celui de la culpabilité : « Je suis mauvais(e). Je devrais pratiquer, et puisque je ne le fais pas, je suis encore pire ». Il est nécessaire d’éliminer ce « devrais » de notre façon de voir la pratique du Dharma. Ce n’est jamais du domaine du « devrais ». Si nous voulons nous débarrasser des problèmes que nous avons et éviter d’en avoir d’autres dans le futur, l’attitude la plus saine est de penser simplement : « Si je veux me débarrasser de mon problème, cette pratique va me le permettre ». Maintenant, que nous fassions la pratique ou pas, relève de notre choix. Il n’y a personne pour dire : « Tu devrais faire ceci et si tu ne le fais pas, tu es mauvais(e) ».
Mais il est nécessaire aussi d’éviter l’autre extrême qui est celui de : « Nous sommes tous parfaits ; tu n’as qu’à voir ta nature de bouddha et tout est pour le mieux ». C’est un extrême qui est très dangereux, parce qu’il peut mener à l’attitude selon laquelle nous n’avons pas besoin de changer ; nous n’avons pas besoin de faire cesser ni d’abandonner aucun de nos comportements négatifs, parce que nous sommes déjà parfaits. Il est nécessaire d’éviter ces deux extrêmes – se sentir mauvais, ou se sentir parfaits. En fait, ce dont nous avons besoin, c’est de nous prendre en charge. C’est la clé principale qui nous permet d’intégrer le Dharma à notre vie quotidienne. Nous prenons sur nous de faire quelque chose pour la qualité de notre vie.

L’inspiration

Tout en travaillant sur nous-mêmes, nous pouvons nous inspirer de professeurs spirituels et de la communauté des personnes qui pratiquent avec nous. Mais pour la plupart des gens, des récits fabuleux rapportant qu’il y a quelques siècles, des maîtres pouvaient se déplacer dans les airs, ne représentent pas, de la part des professeurs, une source stable d’inspiration. La raison est qu’il est vraiment difficile de s’identifier à de telles choses et qu’elles tendent à nous conduire tout droit dans le trip de la magie. Les meilleurs exemples sont des personnes en chair et en os avec qui nous avons des contacts, même si ces contacts sont minimes.
Les bouddhas et les professeurs qualifiés n’essaient pas de nous impressionner, pas plus qu’ils n’essaient de nous inspirer. On prend pour exemple le soleil, on dit qu’ils sont comme le soleil. Le soleil n’essaie pas de donner de la chaleur aux gens ; par sa façon d’être, il donne naturellement de la chaleur aux autres. Il en va de même avec les grands professeurs spirituels. Ils nous inspirent spontanément et naturellement à travers leur façon d’être dans la vie, leur caractère, la manière dont ils s’occupent des choses, et non pas par des tours de magie. Le plus inspirant, c’est ce qui est le plus réaliste et terre-à-terre.
Je me souviens de Dudjom Rinpotché. Il est décédé il y a plusieurs années. Il était à la tête de la lignée Nyingmapa et était l’un de mes professeurs. Il avait un asthme épouvantable. Moi aussi j’ai de l’asthme et, donc, je sais ce que c’est que d’avoir des difficultés à respirer. Je sais comme il est difficile d’enseigner quand on ne peut pas respirer normalement, parce qu’il faut diriger toute son énergie vers l’intérieur pour recevoir assez d’air. Il est donc très difficile, dans cette situation, de diriger son énergie vers l’extérieur. Oui, je voyais Dudjom Rinpotché, en proie à une crise d’asthme terrible, monter sur l’estrade et enseigner. Il n’était pas dérangé le moins du monde par son asthme et s’en accommodait d’une façon incroyable tout en prodiguant des enseignements d’une qualité extraordinaire. C’est ce qui était incroyablement inspirant, très terre-à-terre, pas de tour de passe-passe. C’est faire avec les situations réelles de la vie, et c’est ça qui est inspirant.
Au fil de la voie spirituelle et de nos progrès, nous pouvons aussi nous inspirer de nous-mêmes. Voilà qui est aussi une importante source d’inspiration. Nous obtenons de l’inspiration de notre propre progrès. Mais pour cela il faut être très sensible. La plupart des gens ne supportent pas ce facteur sur le plan affectif, parce que la tendance est de devenir arrogants et fiers quand on fait des progrès. Donc, il faut définir avec circonspection ce que l’on veut dire par « progrès ».

Le progrès sur la voie

Avant tout, nous devons nous rendre compte que le progrès n’est jamais linéaire ; il y a des hauts et des bas, et des bas et des hauts. C’est l’une des caractéristiques principales du samsara, et ne concerne pas seulement les renaissances plus hautes et plus basses. Les hauts et les bas se réfèrent aussi à la vie quotidienne. Tantôt je suis heureux, tantôt je suis malheureux. Nos humeurs connaissent des hauts et des bas. Tantôt j’ai envie de pratiquer, tantôt je n’en ai pas envie – ça monte et ça descend tout le temps. Alors il ne faut pas s’étonner. En fait, ça va continuer comme ça jusqu’à ce que nous devenions un arhat, un être libéré dusamsara. Jusque-là, ce qui est un stade incroyablement avancé, lesamsara va continuer à monter et à descendre. Alors, que l’on ne se décourage pas si, après avoir pratiqué très longtemps, on rencontre soudain des difficultés dans une relation sentimentale. D’un seul coup, nous sommes bouleversés sur le plan affectif – ça arrive ! Cela ne veut pas dire que nous soyons un pratiquant épouvantable. C’est juste naturel, étant donnée la réalité de notre condition samsarique.
Dans la pratique du Dharma, il n’y a normalement pas de miracle. Si nous voulons appliquer le Dharma à notre vie quotidienne, que l’on ne s’attende pas aux miracles, surtout en ce qui concerne nos progrès. Comment mesure-t-on le progrès de façon réaliste ? Sa Sainteté le Dalaï-Lama dit qu’il ne faut pas juste regarder en termes d’une ou deux années de pratique du Dharma. On regarde en termes de cinq ou dix ans de pratique pour vérifier : « Suis-je plus calme qu’il y a cinq ou dix ans ? Suis-je capable de traiter des situations plus difficiles sans être contrarié(e) ou me laisser dépasser par elles ? » Si c’est le cas, alors nous avons fait quelques progrès et c’est inspirant. Nous avons encore des problèmes, mais cela nous donne de la force pour continuer. Nous ne sommes pas aussi contrarié(e)s lorsque les choses vont mal dans des situations difficiles. Nous sommes capables de nous en remettre plus rapidement.
Quand nous parlons de nous-mêmes en tant que source d’inspiration, l’important est que cette inspiration nous donne la force de continuer sur la voie. Cela, parce que nous sommes persuadés que nous allons dans la bonne direction. Et nous ne pouvons être persuadés d’aller dans la bonne direction que parce que nous avons une idée réaliste de ce que signifie aller dans cette direction – c’est-à-dire que, tout en maintenant ce cap en général, nous monterons et descendrons continuellement.
Voilà quelques idées d’ordre général pour intégrer la pratique du Dharma dans notre vie quotidienne. J’espère qu’elles peuvent avoir une certaine utilité. Merci à vous.


Anglais

Integrating Dharma into Our Lives

Alexander Berzin
Bok, Poland, December 2002
edited transcript

Dharma Is for Dealing with Problems in Life

This evening, I’d like to speak about the practice of Dharma in daily life. The word Dharma means a preventive measure. It’s something that we do in order to avoid problems. The first thing that we need to do in order to involve ourselves with Dharma practice is to recognize the various types of problems or difficulties we have in life. The next is to realizethat Dharma practice is aimed at helping us to get rid of these problems.
The practice of Dharma is not just to feel good, or to have a nice hobby, or to be trendy, or anything like that. The practice of Dharma is intended to help us get rid of our problems. That means that in order to practice Dharma realistically, we need to realize that it’s not going to be a pleasant process. We have to look at and actually face the unpleasant things in our lives, the difficulties we’re having – not run away from them, but rather face them with the attitude that now we’re going to try to deal with them.
Our problems can take many forms. We are all familiar with most of them – we’re insecure; we have difficulties in our relationships with others; we feel alienated; we have difficulties with our emotions and feelings – the usual stuff we all have. We have difficulties dealing with our families and with our parents; they get sick and old. We have difficulties dealing with our own sicknesses and old age. And if we’re a young person, we have difficulties in figuring out what we’re going to do with our lives, how to make a living, which direction to go in, and so on. We need to look at all such things.

Confusion

One of the most important points in Buddhism is to realize that these problems we all experience arise from causes. It’s not that they’re there because of no cause at all. The source of these problems is within ourselves. This is a big insight and not easy for most people to accept. This is because most of us tend to place the blame for our problems on other people or on external situations. We feel, “I’m unhappy because of what you did – you didn’t call me; you abandoned me; you don’t loveme. It’s all your fault.” Or we put the blame on our parents – on what our parents did or didn’t do to us when we were little children. Or we place the blame on the economic situation or the political situation, social situation, and so on. Now of course, all these factors play a role in our experience of life. Buddhism doesn’t deny that. But the main cause, the deeper cause of our problems, is within ourselves – it’s our own attitudes, especially our confusion.
If we want to find one factor that clearly defines the Buddhist attitude concerning what it means to practice Buddhism in daily life, I would say it is this. When we’re having difficulties, we look within ourselves to try to find the source and, once we identify it, we try to change the situation from within. When we talk about looking within and finding the source of our problems, it’s not based on having made a moral judgment that I’m a bad person and I have to change and be good. Buddhism does not make moral judgments. We try to locate the source of our problems inside simply because we suffer and want to get rid of our problems and unhappiness, and the main source of them is our own attitudes. Specifically, Buddha said the deepest cause of our problems and suffering is our confusion. So, what we need to do is to discover how we’re confused about what’s going on and how we can correct that by gaining correct understanding.
What is our confusion about? It’s about several things. One is behavioral cause and effect. We think that if we act in a certain way that it's going to have no effect at all. For example, we think, “I can be late, ignore you, and so on, and it doesn’t matter.” That’s wrong; that’s confused. Or we think that something we do or how we behave is going to have a certain effect that is absurd and couldn’t possibly happen. For instance, “I was nice to you and so you’ll love me in return. I bought you a nice present, so why don’t you love me now?” With thoughts like these, we imagine that our actions and behavior are going to have an impossible effect or we inflate them, thinking that they’re going to produce more of an effect than they possibly could. Also, we might think that certain things are going to bring about one type of effect; whereas, in fact, they bring about the exact opposite. For instance, we want to be happy and so we think that the way to become happy is to get drunk all the time. But this just produces more problems than happiness.
The other thing that we are confused about is how we exist, how others exist, and how the world exists. For example, we suffer and become unhappy at growing old and getting sick. But what else do we expect as human beings? Human beings get sick and human beings grow old, unless we die young – these things are no big surprise. When we start seeing gray hair in the mirror and we’re unhappy and shocked about it, this is being unrealistic and confused about how the world exists, about how we exist.
Let’s say we have a problem with growing older. Because of our confusion about that – our not accepting the reality of it – we act indestructive ways under the influence of disturbing emotions and attitudes. For example, compulsively trying to look young and attractive, we act with longing desire to try to get things that we hope will make us secure – like the attention and love of others, especially of younger people whom we find attractive. Behind this syndrome usually lies the confusion that I am the most important person in the world; I’m the center of the universe. So everybody should pay attention to me. Regardless of what I look like, everybody should find me attractive and like me. It drives us crazy if someone doesn’t find us attractive or they don’t like us. It drives us even more crazy if they ignore us – if they don’t pay attention to us when we would like them to find us attractive, if not physically, at least in some way. But, not everybody likedShakyamuni Buddha; so what hope is there that everyone is going to like us!
Our wish to be liked by everyone is an unrealistic expectation. It’s not reality. It’s based on confusion, longing desire, and attachment that everybody should find us attractive and pay attention to us. Underlying it is the disturbing attitude of naivety. We think that we are so important and loveable that everybody should like us, so there must be something wrong with this person if he or she doesn’t like me. Or worse, we start doubting ourselves: “There’s something wrong with me that’s causing this person not to like me,” and so we feel bad or guilty. This is all naivety.
The main thing, then, is working on ourselves. This is what Dharma practice is all about. No matter what the situation is – if we are having difficulties, feeling insecure, or whatever, we need to look in ourselves to see what’s going on. Where is the confusion behind these disturbing emotions I’m feeling? However, if we’re looking at a relationship we’re in that’s developed problems, we also need to realize that we’re not the only one with confusion. Obviously, the other person has confusion as well. The point is that we don’t just say, “You have to change; everything I’m doing is fine and perfect; you are the one who has to change.” On the other hand, we don’t say that I’m the only one that has to change either, because that can degenerate into a martyr complex. We try to discuss things openly with the other person – although, of course, the person needs to be receptive to this. We need to acknowledge that both of us are confused. There’s a problem in both of us in terms of how we’re understanding what’s going on in our relationship, so let’s try to clear up the confusion in both of us. This is the most realistic and Dharmic way in which to proceed.

Understanding the Dharma before Putting It into Practice

There are many different types of Buddhist practice. It’s not sufficient merely to get instructions on how to perform them like learning how to perform some trick. It’s very important to understand, with any practice, how is it going to help us in overcoming difficulties. We need to learn not only when and how to apply the practice, but also the assumptions behind it. This means that we don’t start with advanced practices. We start from the beginning and build up a foundation, so that we know, from the sequence of how the Dharma teachings build up, what’s going on with any practice.
Now, it’s true that we do read teachings that say, “If you’re given a medicine, don’t ask questions about how it works, just take the medicine!” Although this is a good piece of advice, we need to understand that it’s warning against an extreme. The extreme is just to study and try to understand the teachings, but never to put anything we learn into practice. We want to avoid that extreme. There is also the other extreme, however, which we equally need to avoid. That is when we hear some Dharma instructions concerning some practice, then, with blind faith, just doing it without having any understanding of what we’re doing or why. The main problem that comes from that extreme is that we never really understand how to apply the practice to daily life. If we understand the point behind any practice – if we understand how it works and what its intention is – then we don’t need someone else to tell us how to apply it in daily life. We understand and we know how to apply it ourselves.
When we talk about eliminating our problems, we’re talking not only about eliminating just our own personal problems, we’re also talking about getting rid of the difficulties we have in helping others. “I have problems helping others because of laziness or selfishness, or because of being too busy.” Or, “I just don’t understand what your problem is and I have no idea of what to do to help you.” That’s the big difficulty we have, isn’t it? All of these difficulties in helping others are also because of our confusion. For instance, the confusion that I should be like Almighty God and all I have to do is one thing and that’s going to solve all your problems; and if it didn’t solve all your problems, there’s something wrong with you. You didn’t do it right, so you’re guilty. Or I’m guilty, because I should have been able to solve your problems and I didn’t, so I’m no good. Again, it’s confusion about cause and effect.

Conviction in the Dharma

Another point is that to be able to apply the Dharma effectively in daily life in a non-neurotic way, we also need to have the conviction that it is possible actually to get rid of our problems. We must be convinced that it is possible to get rid of our confusion by following the basic Buddhist approach: to get rid of something, we need to eliminate the causes that make it occur. But, of course, it’s very difficult to gain deep, firm conviction that it is possible to eliminate all our confusion so that it never recurs, and also firm conviction that it is possible to gain liberation and enlightenment. This is especially difficult when we don’t even understand what liberation and enlightenment really are. So how can we really consider whether it’s possible or not to achieve them? If we don’t think they’re possible, isn’t it a bit hypocritical to aim to achieve something that we don’t think even exists? Then it becomes some sort of crazy game that we’re playing; our Dharma practice is not for real.
We have to be really convinced, and this requires a lot of study and understanding, as well as deep thought and meditation. We must be convinced that not only are liberation and enlightenment possible; but also that it’s possible for me to achieve them. Not that it was possible only for Shakyamuni to achieve them, but I can’t do it. But rather, it’s possible for me to achieve them, and it’s possible for everybody to achieve them as well. We must understand what it is that we have to do to get rid of our confusion. What is it that will really rid us of it? What will really rid us of confusion is correct understanding; and so we have to understand how correct understanding can overpower confusion and eliminate it so that it never returns. As the result of all of this, we see that the actual working place of Dharma practice is daily life; it’s dealing with our problems, our confusion, and our difficulties in life frommoment to moment.
 

Dharma Practice Requires Introspection

Dharma practice is not simply time out from life, going to a nice, quiet meditation cave, or even just to our room, and sitting on a cushion to escape having to deal with our lives. Escaping is not the focus of Dharma practice. When we go to a quiet place to meditate, we do so in order to build up the skills we need to deal with our problems in life. The main focus is life. The focus is not on winning the Olympic medal in sitting and meditating! Dharma practice is all about applying Dharma in life.
Moreover, Dharma practice is introspective. With it, we try to be attentive of our emotional states, our motivations, our attitudes, our compulsive patterns of behavior. We especially need to look out for disturbing emotions. The defining characteristic of a disturbing emotion or attitude is that when it arises, it makes us and/or others feel uncomfortable. We lose our peace of mind and become out of control. This is a very helpful definition, because knowing it helps us to recognize when we’re acting under the influence of one. We can know that there’s something disturbing going on in our minds if we feel uncomfortable. At such times, we need to check what’s going on inside and apply the antidotes to correct it.
This requires becoming very sensitive to what’s going on inside us. And to do anything about changing our emotional state, if we find it disturbing, requires the realization that if we act in a disturbed and disturbing way, it’s going to create a lot of unhappiness both for us and for others. We don’t want that; we’ve had enough of that. And if we’re upset, how can we be of help to anybody?

Flexibility

Dharma practice also requires familiarity with many different opponent forces, not just one or two. Our lives are very complex and one particular antidote is not always going to work. One particular practice is not going to be the most effective in every single situation. To really be able to apply things in daily life requires a great deal of flexibility and many different methods. If this doesn’t work, then we do that; if that doesn’t work, then we try this.
My teacher Tsenzhab Serkong Rinpoche used to say that when you’re trying to do something in life, always have two or three alternative plans. Then, if plan A doesn’t work, you won’t just give up. That’s because you have a backup plan, B or C. One of them will eventually work. This I found to be very helpful advice. It’s the same thing with the Dharma: if method A doesn’t work in some particular situation, we always have a backup plan. There are other things we can turn to. All this is obviously based on study, on learning various methods and meditations, which we then practice in preparation, like we do with physical training. We work to train ourselves to be familiar with these methods so that we can actually apply them in daily life when we need them. This requires looking at Dharma practice not as a hobby, but as a full-timecommitment.

Avoiding Extremes

We apply Dharma practice in our families. We apply it in dealing with our parents, with our children, and in dealing with the people at work. In doing this, we need to avoid various extremes. We mentioned a little bit of this already. We have to avoid the extreme of putting the blame for our problems on others or the blame wholly on ourselves – both of us contribute. We can try to get other people to change, but it is easiest to change ourselves.
Self-improvement, then, is the focus; but in doing this, we have to try to avoid the extreme of narcissistic self-preoccupation. With self-preoccupation, we are always looking at just ourselves and don’t pay attention to anybody else. This can reinforce the feeling that we’re the center of the universe and our problems are the most important ones in the world. No one else’s problems are important or hurt.
Another extreme is thinking that we’re all bad or we’re all good. It’s true that we need to recognize our difficult sides, the sides we need to work on. But we also need to recognize our positive sides, our positive qualities, so that we can develop them more and more. Many of us Westerners have low self-esteem. If we focus too much on our problems and confusion, this can easily reinforce that low self-esteem. This is not the point at all.
At the same time as keeping watch on our disturbing emotions, we need to balance this with remembering our good qualities. Even the cruelest people do have some experience of good qualities. Undoubtedly they’ve had the experience of holding a puppy or kitten in their laps, petting it, and feeling a little warmth toward it. Almost everyone has at least had that experience. So we recognize that we are capable of giving some warmth like this and, in this way, we see our positive sides as well. Dharma practice is not just working on our negative sides; it must be balanced. We need to work on reinforcing our positive sides too.
In doing this, in trying to sustain a balance between looking at our shortcomings and at our good qualities, we need to avoid another set of extremes. One extreme is guilt, “I’m bad. I should practice and since I’m not practicing, I’m even worse.” This word should needs to be eliminated from our way of looking at Dharma practice. It is never a matter of “should.” If we want to rid ourselves of the problems we have and avoid further ones in the future, the healthiest attitude is to think, simply, “If I want to get rid of my problem, this practice will do that.” Now, whether or not we do the practice, that’s our own choice. Nobody is saying, “You should do this and, if you don’t do it, you’re bad.”
But, we also need to avoid the other extreme, which is the extreme of, “We are all perfect; just see your Buddha-nature and everything is perfect.” This is a very dangerous extreme because it can lead to the attitude that we don’t need to change; we don’t need to stop or give up any of our negative ways because we are already perfect. We need to avoid both these extremes – feeling we’re bad or feeling we’re perfect. Basically, we need to take responsibility for ourselves. That’s the main key for integrating the Dharma in our daily lives. We take responsibility for ourselves, to do something about the quality of our lives.

Inspiration

While working on ourselves, we can gain inspiration from spiritual teachers, as well as from the community of other people who are practicing with us. However, for most people, fantastic stories about masters many centuries ago being able to fly through the air is not a stable source of inspiration from teachers. That’s because such things are really difficult to relate to and they tend to lead us into the whole magic trip. Best are living examples whom we actually have some contact with, even if that contact is minimal.
Buddhas or truly qualified teachers are not trying to impress us, nor are they trying to inspire us. The example is that they are like the sun. The sun doesn’t try to warm people; just the way the sun is naturally warms others. The same thing is true with great spiritual teachers. They inspire us spontaneously and naturally from the way that they are in life, their character, and their ways of dealing with things. It’s not the magic tricks. What’s the most inspiring is more realistic and down to earth.
I remember Dudjom Rinpoche. He died many years ago. He was the head of the Nyingma lineage and was one of my teachers. He had terrible asthma. I have asthma too and so I know what it’s like to have difficulty breathing. I know how difficult it is to teach when you can’t breathe normally, because all your energy has to be directed inwards to get enough air. It’s very difficult for your energy to go out in that situation. Yet, I would see Dudjom Rinpoche having terrible asthma and still going up on stage and teaching. He wasn’t the slightest bit disturbed by the asthma and dealt with it in an incredible way while giving amazing teachings. This was unbelievably inspiring, very down to earth, no big magic trick. It’s dealing with real life situations and that’s inspiring.
As we go along the spiritual path and make progress, we can also get inspiration from ourselves. This, too, is an important source of inspiration. We gain inspiration from our own progress. But, we have to be very delicate in doing this. Most people can’t handle this factor emotionally, because the tendency is to get arrogant and proud if we make some progress. So, we have to define carefully what we mean by progress.

Progress on the Path

First of all, we have to realize that progress is never linear; it goes up and down and up and down. This is one of the main characteristics ofsamsara, and it’s not just talking about higher and lower rebirths. Going up and down also refers to everyday life. Now I feel happy; now I feel unhappy. Our moods go up and down. Now, I feel like practicing, now I don’t feel like practicing – that goes up and down all the time, so don’t be surprised. In fact, it’s going to continue like that until we become anarhat, a liberated being, free from samsara. Up until that point, which is unbelievably advanced, samsara is going to continue going up and down. So don’t get discouraged when, after having been practicing a very long time, all of sudden we get into difficulty in a personal romantic relationship. Suddenly, we’re emotionally upset – this happens! It doesn’t mean that we’ve been a terrible practitioner. It’s just natural, given the reality of our samsaric condition.
Miracles don’t usually happen in Dharma practice. If we want to apply Dharma to daily life, don’t expect miracles, especially not in our progress. How do we measure progress realistically? His Holiness the Dalai Lama says, don’t just look in terms of a year or two of Dharma practice. Look in terms of five or ten years of practice to check, “Am I a calmer person than I was five or ten years ago? Am I able to handle more difficult situations and not get so upset or thrown by them?” If we are, we’ve made some progress and that’s inspiring. We still have problems, but this gives us strength to go on. We don’t get so upset in difficult situations when things go badly. We’re able to recover more quickly.
When we talk about ourselves as a source of inspiration, the main point is that this inspiration gives us the strength to continue on the path. This is because we’re convinced that we’re going in the right direction. And we are only convinced that we’re going in the right direction if we have a realistic idea of what it means to go in that direction – namely that, while going in that general direction, we’ll continually be going up and down.
These are some general ideas of how to integrate the practice of Dharma into daily life. I hope they are helpful. Thank you.

Espagnol

Integrando el Darma a nuestra vida

Alexander Berzin
Bok, Polonia, diciembre 13, 2002
Traducido por Fabiola Larios Togo

El Darma es para lidiar con los problemas de la vida

Esta noche me gustaría hablar sobre la práctica del Darma en la vida cotidiana. La palabra Darma significa “una medida preventiva”. Es algo que hacemos para evitar problemas. Lo primero que necesitamos hacer para involucrarnos en la práctica del Darma es reconocer los diferentes tipos de problemas o dificultades que tenemos en la vida. Lo siguiente es darnos cuenta de que la práctica del Darma busca ayudarnos a liberarnos de tales problemas.
La práctica del Darma no es solamente para sentirnos bien, o para tener un lindo pasatiempo, o para estar a la moda, ni nada parecido. La práctica del Darma pretende ayudarnos a liberarnos de nuestros problemas. Esto significa que para practicar el Darma en forma realista tenemos que darnos cuenta de que no será un proceso placentero. Se trata de encarar los aspectos no placenteros de nuestra vida, las dificultades que se nos presentan. Se trata de enfrentarlas con la actitud de que trataremos de lidiar con ellas, en lugar de huir.
Nuestros problemas pueden tomar diversas formas. Todos estamos familiarizados con la mayoría de ellos: somos inseguros, tenemos problemas en nuestras relaciones con otros: nos sentimos aislados, tenemos dificultades con nuestras emociones y sentimientos; estos son el tipo de problemas que todos tenemos. Tenemos dificultades para lidiar con nuestra familia y nuestros padres; ellos enferman y envejecen. Tenemos dificultades para lidiar con nuestra propia enfermedad y envejecimiento. Y si somos jóvenes, tenemos dificultades para decidir qué hacer de nuestra vida, cómo ganarnos el sustento, en qué dirección ir, y ese tipo de cosas. Necesitamos observar todos estos aspectos.

Confusión

Uno de los puntos más importantes en el budismo es el darnos cuenta de que todos estos problemas que experimentamos surgen de causas. No es que surjan de la nada. La fuente de estos problemas está dentro de nosotros mismos. Este es un gran entendimiento profundo y no es fácil para muchas personas aceptarlo, ya que la mayoría de nosotros tendemos a culpar de nuestros problemas a los demás o a causas externas. Sentimos: “Soy infeliz por lo que hiciste, no me llamaste, me abandonaste, no me amas. Todo es tu culpa”. O culpamos a nuestros padres, por lo que hicieron o dejaron de hacer cuando éramos niños. O culpamos a la situación económica, política o social en la que nos encontramos. Por supuesto que todos estos factores juegan un rol en nuestra experiencia de vida. El budismo no niega esto. Pero la causa principal, la causa más profunda de nuestros problemas está dentro de nosotros mismos: son nuestras propias actitudes, especialmente nuestra confusión.
Si queremos encontrar un factor que defina claramente la actitud budista respecto a qué significa practicar el budismo en la vida diaria, yo diría que es éste. Cuando tenemos dificultades, buscamos dentro de nosotros para tratar de encontrar el origen y, una vez que lo identificamos, tratamos de cambiar la situación desde adentro. Cuando hablamos de buscar dentro de nosotros y encontrar la fuente de nuestros problemas, no nos referimos a hacer un juicio moral y pensar que soy malo y que tengo que cambiar y ser bueno. El budismo no emite juicios morales. Tratamos de localizar adentro de nosotros la fuente de nuestros problemas simplemente porque nos hace sufrir y porque queremos liberarnos de ellos y de nuestra infelicidad, y la fuente principal de ambos está en nuestras actitudes. Específicamente, el Buda dijo que la causa más profunda de nuestros problemas y de nuestro sufrimiento es nuestra confusión. Así que lo que tenemos que hacer es descubrir en qué radica nuestra confusión y cómo podemos corregirla a través de adquirir un entendimiento correcto.
¿Acerca de qué estamos confundidos? Acerca de varias cosas. Una de ellas tiene que ver con las causas y los efectos de nuestro comportamiento. Creemos que si actuamos de cierta manera, esto no tendrá ningún efecto. Por ejemplo, pensamos: “Puedo llegar tarde, ignorarte, y eso no importa”. Eso es incorrecto; es un estado de confusión. O pensamos que algo que hacemos o que la forma en la que nos comportamos tendrá un efecto que es absurdo e imposible. Por ejemplo, “Fui bueno contigo así que debes amarme. Te compré este lindo regalo, ¿porqué no me amas ahora?”. Con pensamientos como estos nos imaginamos que nuestras acciones tendrán efectos imposibles, o pensamos que esos efectos serán mayores de lo que en realidad pueden ser. También podemos pensar que ciertas acciones nos traerán cierto tipo de efecto, pero en realidad nos traen el efecto totalmente opuesto. Por ejemplo, queremos ser felices y pensamos que para lograrlo hay que estar borrachos todo el tiempo. Pero esto produce más problemas que felicidad.
El otro aspecto en el que estamos confundidos es en la forma en la que existimos, la forma en la que los otros existen y la forma en la que el mundo existe. Por ejemplo, sufrimos y somos infelices por envejecer y por enfermarnos. ¿Pero qué otra cosa podríamos esperar como seres humanos? Los seres humanos enfermamos y envejecemos (a menos que muramos jóvenes), esto no es una gran novedad. Cuando nos entristecemos y nos sorprendemos porque aparecen canas en nuestro cabello estamos siendo irreales y confusos acerca de cómo es que el mundo existe, cómo es que existimos nosotros.
Digamos que tenemos problemas con el envejecimiento. Debido a nuestra confusión al respecto (no aceptar la realidad de envejecer) actuamos en formas destructivas bajo la influencia de emociones y actitudes perturbadas. Por ejemplo, al tratar compulsivamente de lucir jóvenes y atractivos, nos mostramos deseosos de adquirir cosas que esperamos nos hagan sentir seguros (como la atención y el amor de otros, especialmente de gente más joven que nos parece atractiva). Detrás de este síndrome generalmente se encuentra la confusión de creernos la persona más importante del mundo, el centro del universo. Por ello pensamos “todos deberían ponerme atención a mí. Sin importar cómo luzca, todos deberían pensar que soy atractivo y agradable”. Nos volvemos locos si alguien no piensa que somos atractivos o si no le gustamos. Nos vuelve aún más locos que alguien nos ignore (que no nos preste atención cuando nosotros quisiéramos que nos considerara atractivos, si no físicamente, al menos de alguna otra manera). Pero no a todo el mundo le gustaba el Buda Shakyamuni; ¡qué esperanza podemos tener nosotros de gustarle a todo el mundo!
Nuestro deseo de gustarle a todo el mundo es una expectativa irreal. No corresponde a la realidad. Está basado en la confusión, en el deseo añorante y en el apego a que todos nos encuentren atractivos y que todos nos pongan atención. Subyacente está la actitud perturbada de la ingenuidad. Pensamos que somos tan importantes y adorables que deberíamos gustarle a todos, y si no le gustamos a alguien pensamos que algo está mal con esa persona. O pero aún, empezamos a dudar de nosotros mismos: “Debe haber algo malo en mí porque no le gusto a esa persona”, y entonces nos sentimos mal o culpables. Esto es ingenuidad pura.
El punto principal es trabajar con nosotros mismos. Esto es a lo que se refiere la práctica del Darma. No importa lo que pase, si tenemos dificultades, si nos sentimos inseguros, o lo que sea, necesitamos mirar adentro de nosotros y ver qué es lo que está pasando. ¿Dónde está la confusión detrás de la emoción perturbada que siento? Sin embargo, si analizamos una relación problemática en la que estamos involucrados, es preciso darnos cuenta de que no somos los únicos confundidos. Obviamente la otra persona también tiene confusión. El punto es que no decimos simplemente: “Tú tienes que cambiar; todo lo que yo hago está bien, tú eres el que tiene que cambiar”. Por otro lado, necesitamos tener cuidado en no pensar: “Sólo soy yo quien tiene que cambiar”, porque entonces esto puede degenerar en un complejo de mártir. De lo que se trata es de discutir las cosas abiertamente con la otra persona aunque, claro, la otra persona necesita también ser receptiva. Necesitamos aceptar que ambos estamos confundidos. Ambos tenemos el problema de la confusión en términos de cómo entendemos lo que pasa en nuestra relación, así que es preciso que ambos aclaremos esa confusión. Esa es la forma más realista y acorde con el Darma en la que podemos proceder.

Entender el Darma antes de llevarlo a la práctica

Hay muchos tipos diferentes de práctica budista. No es suficiente sólo recibir instrucciones de cómo llevarlas a cabo, como si aprendiéramos a realizar una especie de truco. Con cualquier práctica que realicemos es muy importante entender cómo es que nos ayudará a superar nuestras dificultades. Necesitamos aprender, no sólo cómo y cuándo aplicar la práctica, sino también cuáles son los razonamientos que están detrás de ella. Esto significa que no empezamos con prácticas avanzadas. Comenzamos por el principio y construimos una base, de tal forma que, a partir de la secuencia de las enseñanzas del Darma, sepamos de qué se trata cada práctica.
Ahora bien, es cierto que algunas veces leemos enseñanzas que dicen: “Si alguien te da una medicina, no preguntes cómo funciona, ¡sólo tómala!”. Aunque este es un buen consejo, necesitamos entender que nos está previniendo de caer en un extremo. El extremo del que nos habla, es el de solamente estudiar y tratar de entender las enseñanzas pero nunca llevar nada a la práctica. Queremos evitar ese extremo. Existe también el otro extremo que igualmente necesitamos evitar. Se refiere a cuando escuchamos instrucciones de Darma relativas a alguna práctica y las llevamos a cabo con fe ciega, sin ningún entendimiento de qué o por qué estamos haciendo tal cosa. El principal problema de este extremo es que, en realidad, nunca entendemos cómo aplicar tal práctica en nuestra vida diaria. Si entendemos el sentido detrás de cada práctica (si entendemos cómo funciona y cuál es su intención) no necesitaremos que alguien más nos diga cómo aplicarla en nuestra vida cotidiana. Entenderemos y sabremos cómo hacerlo por nosotros mismos.
Cuando hablamos de eliminar nuestros problemas, no estamos hablando solamente de eliminar nuestros problemas personales, también nos referimos a deshacernos de las dificultades que tenemos para ayudar a otros. “Tengo problemas para ayudar a otros por flojera o egoísmo, o por estar muy ocupado”. O “simplemente no entiendo cuál es tu problema y no tengo idea de qué hacer para ayudarte”. Este es el gran problema que tenemos, ¿no es así? Todas estas dificultades para ayudar a otros se originan también en nuestra confusión. Por ejemplo, la confusión de pensar que yo debería ser como Dios todopoderoso y tener el poder para resolver todos tus problemas con sólo hacer una simple cosa; y si no resuelvo todos tus problemas es porque algo está mal contigo. No lo hiciste bien, entonces eres culpable. O yo soy el culpable porque debería ser capaz de ayudarte a resolver tus problemas y no lo hice, así que no soy bueno. De nuevo, es confusión relativa a la causa y al efecto.

Convicción en el Darma

Otro punto es que, para ser capaces de aplicar efectivamente el Darma en la vida cotidiana de una manera no neurótica, necesitamos tener la convicción de que en verdad es posible deshacernos de nuestros problemas. Necesitamos estar convencidos de que es posible deshacernos de nuestra confusión siguiendo la aproximación budista básica: para deshacernos de algo necesitamos eliminar las causas que lo provocan. Por supuesto, es muy difícil obtener una profunda y firme convicción de que es posible eliminar toda nuestra confusión al grado de que nunca más se presente, así como es difícil también tener una convicción firme respecto a que es posible alcanzar la liberación y la iluminación. Esto es especialmente difícil cuando ni siquiera entendemos qué son en realidad la liberación y la iluminación. ¿Cómo podemos considerar seriamente si es posible alcanzarlas o no, si ni siquiera las entendemos? ¿No es un poco hipócrita desear alcanzar algo si ni siquiera creemos que esto exista? De ser así, esto se vuelve una suerte de juego desquiciado; nuestra práctica del Darma no es algo real.
Necesitamos estar realmente convencidos, y esto requiere mucho estudio y entendimiento, así como profunda reflexión y meditación. Necesitamos estar convencidos de que, no sólo la liberación y la iluminación son posibles, sino que también están a nuestro alcance. No pensar que sólo fue posible para Shakyamuni, y que no es algo para mí, sino que es posible que yo alcance la iluminación y la liberación, y es posible que todos los demás las alcancen también. Necesitamos entender qué es preciso hacer para liberarnos de nuestra confusión. ¿Qué es en realidad lo que nos ayudará a deshacernos de ella? Lo que en realidad nos ayudará a deshacernos de la confusión es el correcto entendimiento; es preciso entender cómo el correcto entendimiento puede ayudarnos a superar la confusión y eliminarla para que nunca regrese. Como resultado de todo esto, vemos que el verdadero lugar de trabajo de la práctica del Darma es la vida diaria; es lidiar con nuestros problemas, con nuestra confusión, con nuestras dificultades de la vida momento a momento.

La práctica del Darma requiere introspección

La práctica del Darma no es simplemente “tiempo fuera” de la vida, no se refiere a irnos a una linda y silenciosa cueva, o incluso encerrarnos en nuestro cuarto y sentarnos en un cojín para no tener que lidiar con nuestra vida. La práctica del Darma no se trata de escapar. Cuando vamos a un lugar silencioso para meditar, lo hacemos con la intención de construir las habilidades que nos permitan lidiar con nuestros problemas en la vida. El punto de atención es la vida. ¡No se trata de ganar una medalla olímpica en sentarse a meditar! La práctica del Darma se refiere por completo a aplicar el Darma a nuestra vida.
Más aún, la práctica del Darma es introspectiva. Con la introspección tratamos de estar atentos a nuestros estados emocionales, nuestras motivaciones, nuestras actitudes, nuestros patrones compulsivos de comportamiento. Necesitamos poner especial atención en nuestras emociones perturbadas. La característica que define a una emoción o actitud perturbada es que, cuando surge, nos hace sentir incómodos a nosotros y/o a los demás. Perdemos la paz mental y no somos capaces de controlarnos. Esta es una definición muy útil porque nos ayuda a reconocer cuando estamos actuando bajo la influencia de una emoción perturbada. Podemos saber que algo perturbado está ocurriendo en nuestra mente si nos sentimos incómodos. En tales ocasiones, necesitamos revisar qué está pasando dentro de nosotros y aplicar los antídotos para corregirlo.
Esto requiere que nos volvamos muy sensibles a lo que ocurre dentro de nosotros. Para poder cambiar nuestro estado emocional perturbado se requiere que nos demos cuenta de que si actuamos de una forma perturbada y perturbadora generaremos mucha infelicidad tanto para nosotros como para los demás. No queremos eso; ya hemos tenido más que suficiente de eso. Y si estamos alterados ¿cómo podremos ayudar a los demás?

Flexibilidad

La práctica del Darma también requiere que nos familiaricemos con muchas fuerzas de oposición diferentes, no sólo con una o dos. Nuestra vida es muy compleja y un sólo antídoto en particular no siempre funcionará. Una práctica específica no será la más efectiva para cada una de las situaciones. Para realmente ser capaces de aplicar las prácticas en la vida diaria se requiere de una gran flexibilidad y de muchos métodos diferentes. Si uno no funciona, intentamos con otro; si este otro tampoco funciona, probamos algo más.
Mi maestro Tsenzhab Serkong Rimpoché, solía decir que si estás tratando de hacer algo en la vida, siempre es importante tener uno o dos planes alternativos. Así, si el plan A no funciona, no te darás por vencido porque tendrás los planes B o C de respaldo. Eventualmente, alguno funcionará. Me he dado cuenta de que este es un consejo muy útil. Lo mismo ocurre con el Darma: si el método A no funciona para cierta situación, siempre tendremos un plan de respaldo. Hay otras cosas que podemos tratar. Obviamente, todo esto se basa en el estudio, en aprender diferentes métodos y meditaciones que después practicamos y preparamos, tal como hacemos con el entrenamiento físico. Nos entrenamos para familiarizarnos con estos métodos, de tal forma que realmente podamos aplicarlos en la vida diaria cuando los necesitemos. Esto requiere que veamos al Darma, no como un entretenimiento, sino como un compromiso de tiempo completo.

Evitando los extremos

Aplicamos la práctica del Darma con nuestra familia. La aplicamos para lidiar con nuestros padres, con nuestros hijos, con la gente en el trabajo. Al hacer esto necesitamos evitar varios extremos. Ya hemos mencionado algo de esto antes. Necesitamos evitar el extremo de echar la culpa de nuestros problemas a los demás, así como de culparnos enteramente a nosotros mismos (ambos contribuimos). Podemos tratar de que los demás cambien, pero es más fácil que nosotros cambiemos.
El punto medular es el auto mejoramiento; pero, en este proceso, necesitamos evitar el extremo de la auto preocupación narcisista. Cuando estamos preocupados sólo por nosotros mismos no prestamos atención a nadie más. Esto puede reforzar la sensación de que somos el centro del universo y de que nuestros problemas son los más importantes del mundo. Nos parece que los problemas de los demás no son importantes ni dolorosos.
Otro extremo es pensar que somos, o completamente buenos, o completamente malos. Es cierto que necesitamos reconocer nuestras facetas difíciles, aquellas en las que tenemos que trabajar. Pero también tenemos que reconocer nuestras facetas positivas, nuestras cualidades, para que podamos desarrollarlas cada vez más. Muchos occidentales tenemos baja autoestima. Si nos enfocamos demasiado en nuestros problemas y en nuestra confusión fácilmente reforzaremos esta baja autoestima. No se trata de esto en absoluto.
Al mismo tiempo que observamos nuestras emociones perturbadas, necesitamos recordar nuestras cualidades positivas, para generar un equilibrio. Incluso las personas más crueles tienen alguna experiencia con cualidades positivas. Indudablemente han tenido la experiencia de sostener a un cachorro o a un gatito, acariciarlo y sentir un poco de calidez hacia él. Casi todos tienen al menos esa experiencia. Si reconocemos que somos capaces de dar este tipo de afecto podremos ver también nuestros aspectos positivos. La práctica del Darma no se refiere solamente a trabajar con nuestro lado negativo; tiene que haber equilibrio. Necesitamos trabajar también para reforzar nuestras facetas positivas.
Al tratar de mantener el equilibrio entre nuestras fallas y nuestras cualidades, se necesita evitar otro conjunto de extremos. Un extremo es la culpa: “Soy malo. Debería practicar y como no practico soy aún peor.” La palabra “debo” necesita ser eliminada de nuestra forma de ver la práctica del Darma. Nunca es un asunto de “deber ser”. Si queremos liberarnos de nuestros problemas y evitarlos en el futuro, la actitud más saludable es simplemente pensar: “Si quiero liberarme de mi problema esta práctica ayudará”. Hacer o no hacer la práctica es nuestra decisión. No hay nadie que diga: “Deberías hacer esto y si no lo haces eres malo”.
Pero también necesitamos evitar el otro extremo, el de: “Todos somos perfectos, sólo observa tu naturaleza búdica y todo estará perfecto”. Este es un extremo muy peligroso porque puede conducirnos a la actitud de creer que no necesitamos cambiar; podemos creer que como ya somos perfectos entonces no necesitamos detener o soltar ninguno de nuestros aspectos negativos. Necesitamos evitar ambos extremos, sentir que somos malos o sentir que somos perfectos. Básicamente, necesitamos tomar responsabilidad por nosotros mismos. Esta es la clave para integrar el Darma en nuestra vida diaria. Tomar responsabilidad de nosotros mismos, hacer algo para mejorar la calidad de nuestra vida.

Inspiración

Mientras trabajamos con nosotros mismos, podemos obtener inspiración tanto de maestros espirituales, como de las otras personas que practican con nosotros. Para la mayoría las personas, las historias fantásticas sobre antiguos maestros que volaban por los aires no son una fuente estable de inspiración, porque estas son acciones con las que es muy difícil relacionarnos y tienden a conducirnos por un viaje fantástico. Es mejor tomar inspiración de ejemplos vivos con quienes en realidad tenemos contacto, aunque éste sea mínimo.
Los budas y los maestros verdaderamente calificados no tratan de impresionarnos ni de inspirarnos. Como ejemplo se dice que ellos son como el sol. El sol no trata de calentar a la gente; simplemente, por la forma en la que el sol naturalmente existe, calienta a los demás. Lo mismo aplica para los grandes maestros espirituales. Nos inspiran de manera espontánea y natural por la forma en la que ellos son en la vida, por su carácter y por su forma de lidiar con las diferentes situaciones. No se trata de trucos mágicos. Lo más realista y aterrizado es lo más inspirador.
Recuerdo a Dudjom Rimpoché. Murió hace muchos años. Era la cabeza del linaje nyingma y uno de mis maestros. Tenía un asma terrible. Yo también tengo asma, así que sé lo que se siente tener dificultades para respirar. Sé lo difícil que es enseñar cuando no puedes respirar normalmente, porque toda tu energía tiene que enfocarse en tener suficiente aire. Es muy difícil externar la energía en una situación así. Yo veía a Dudjom Rimpoché sufrir un asma terrible y aún así subir al estrado a impartir enseñanzas. No se dejaba perturbar en lo más mínimo por el asma y lidiaba con ello de una manera increíble mientras nos daba enseñanzas asombrosas. Esto fue increíblemente inspirador, un hecho muy aterrizado que nada tiene que ver con grandes trucos mágicos. Es lidiar con situaciones de la vida real y eso es muy inspirador.
También podemos obtener inspiración de nosotros mismos al ir avanzando y progresando en el camino espiritual. Esto es también una importante fuente de inspiración. Obtenemos inspiración de nuestro propio progreso. Pero tenemos que ser muy cuidadosos con esto. La mayoría de las personas no puede manejar este factor a nivel emocional, porque la tendencia es volverse arrogantes y orgullosos de los logros que se alcanzan. Así que tenemos que definir cuidadosamente que se entiende por progreso.

Progreso en el camino.

Primero que nada, tenemos que darnos cuenta de que el progreso nunca es lineal, sube y baja, sube y baja. Los constantes altibajos son de las principales características del samsara, no solamente en cuanto a obtener mejores o peores renacimientos sino también en cuanto a la vida diaria. En un momento me siento feliz y al siguiente me siento infeliz. Nuestro estado de ánimo sube y baja. Ahora tengo ganas de practicar, más tarde no tengo ganas de practicar (esto sube y baja todo el tiempo, no se sorprendan por ello). De hecho, seguirá siendo así hasta que nos convirtamos en un arjat, en un ser liberado, libre del samsara. Hasta que lleguemos a ese punto, que es increíblemente avanzado, en el samsara seguiremos estando en este sube y baja. Así que no se desanimen si después de practicar por mucho tiempo de pronto tienen dificultades en una relación romántica. De repente nos sentimos emocionalmente perturbados, ¡esto pasa! No significa que hayamos sido terribles practicantes. Es natural, dada la realidad de nuestra condición samsárica.
En la práctica del Darma no suelen ocurrir milagros. Si queremos aplicar el Darma en la vida diaria, no esperemos milagros y menos en nuestro progreso. ¿Cómo podemos medir nuestro progreso en forma realista? Su Santidad el Dalái Lama dice que no lo veamos en términos de practicar el Darma un año o dos. Que lo observemos en términos de cinco o diez años de práctica para revisar: “¿Soy una persona más calmada de lo que era hace cinco o diez años? ¿Soy capaz de manejar situaciones más difíciles sin alterarme o sentirme dominado por ellas?” Si es así, hemos progresado y eso es inspirador. Aún tenemos problemas, pero esto nos fortalece para continuar en el camino. Ya no nos alteramos tanto en las situaciones difíciles cuando las cosas se ponen feas. Somos capaces de recuperarnos más rápidamente.
Cuando hablamos de nosotros mismos como fuente de inspiración, el punto principal es que esta inspiración nos da la fortaleza para continuar en el camino. Esto es porque estamos convencidos de que vamos en la dirección correcta. Y sólo estamos convencidos de que vamos en la dirección correcta si tenemos una idea realista de lo que significa ir en esa dirección (que mientras vamos en esa dirección general, continuamente experimentaremos altibajos).
Estas son algunas ideas generales sobre cómo integrar la práctica del Darma a nuestra vida diaria. Espero que sean útiles. Gracias.

Italien

Integrare il Dharma nelle nostre vite

Alexander Berzin
Bok, Polonia, 13 Dicembre 2002
Traduzione italiana a cura di Julian Piras

Il Dharma serve ad affrontare i problemi della vita

Questa sera vorrei parlare della pratica del Dharma nella vita quotidiana. La parola Dharma significa “misura di prevenzione.” È qualcosa che attuiamo per evitare di avere problemi. Laprima cosa che dobbiamo fare per iniziare a praticare il Dharma è riconoscere i vari tipi diproblemi e difficoltà che abbiamo nella nostra vita. Il prossimo passo, poi, è direalizzare che lo scopo del Dharma è di aiutarci a essere liberi da questi problemi.
La pratica del Dharma non serve soltanto a farci sentire bene; non è un bell’hobby, e nonserve a essere di moda o cose di questo genere. La pratica del Dharma ha lo scopo di liberarci dainostri problemi. Questo significa che per praticare il Dharma realisticamente, dobbiamo renderciconto che il processo non sarà piacevole. Dobbiamo notare gli aspetti sgradevoli della nostraesistenza, le nostre difficoltà, e affrontarli, non dobbiamo evitarli. Invece, dobbiamoriconoscerli con l’atteggiamento che ora proveremo ad affrontarli.
I nostri problemi possono prendere molte forme. Abbiamo tutti molti problemi in comune: siamoinsicuri; le nostre relazioni con gli altri sono difficili; ci sentiamo alienati; abbiamodifficoltà con le nostre emozioni e con i nostri sentimenti. Insomma le solite cose che abbiamo noitutti. Abbiamo difficoltà nell´interagire con le nostre famiglie e con i nostri genitori: s’ammalano e invecchiano. Abbiamo difficoltà con il fatto che anche noi c’ammaliamo e invecchiamo. Ese siamo giovani, abbiamo difficoltà a decidere cosa faremo della nostra vita, che mestierescegliere per guadagnarci il pane, in quale direzione muoverci, e così via. Dobbiamo consideraretutte queste cose.

Confusione

Uno dei punti più importanti nel Buddhismo è di comprendere che tutti questi problemi di cuiabbiamo esperienza, sorgono per via di determinate cause. Non è che ci sono, senza alcuna causa.L´origine di questi problemi risiede in noi stessi. Questa è una grande realizzazione, ma lamaggior parte delle persone ha difficoltà accettarla. La maggior parte di noi ha la tendenza adincolpare altre persone o circostanze esterne per i nostri problemi. Pensiamo: “Sono infelice pervia di quello che hai fatto: non mi hai telefonato, mi hai abbandonato; non mi ami. È tutta colpatua.” O diamo la colpa ai nostri genitori per quello che hanno fatto o non hanno fatto quandoeravamo piccoli. O allora diamo la colpa alla situazione economica, politica, sociale, e così via.Sì, è vero che tutti questi fattori incidono sulle nostre esperienze di vita. Il Buddhismo non negaquesto fatto. Tuttavia, la causa principale, la causa più profonda dei nostri problemi risiede innoi stessi. Essa consiste nei nostri atteggiamenti, in particolare nella nostra confusione.
Se vogliamo trovare un fattore che definisce con chiarezza l’atteggiamento buddhista riguardocosa vuol dire praticare il Buddhismo nella vita quotidiana, direi questo: quando sperimentiamodelle difficoltà, guardiamo dentro noi stessi per cercare la fonte; una volta che l´abbiamoidentificata, cerchiamo di cambiare la situazione dall´interno. Quando si dice che bisogna usarel´introspezione per trovare l´origine dei nostri problemi, questo non significa che stiamo dando ungiudizio morale a noi stessi, sviluppando pensieri del tipo: “Sono una persona cattiva, devocambiare ed essere buono.” Il Buddhismo non formula giudizi morali. Cerchiamo semplicemente ditrovare la fonte dei nostri problemi dentro noi stessi perché soffriamo, e perché vogliamoliberarci dalle nostre difficoltà e dalla nostra infelicità, e la fonte principale dei nostriproblemi sono i nostri atteggiamenti mentali. In particolare, Buddha disse che la causa piùprofonda dei nostri problemi e della nostra sofferenza è la nostra confusione. Quindi il nostrocompito è di scoprire in che modo siamo confusi rispetto a quello che accade, e come possiamocorreggere questa confusione tramite una comprensione corretta.
Siamo confusi rispetto a cosa? Siamo confusi rispetto a varie cose. Una di queste è la causaed effetto comportamentali. Pensiamo che se agiamo in un certo modo, non ci sarà alcunaconseguenza. Per esempio, pensiamo: “Posso essere in ritardo, posso ignorarti e così via, non haimportanza.” Questo, tuttavia, è sbagliato, è un comportamento frutto della confusione. O allorapensiamo che un nostro comportamento possa avere degli effetti che sono assurdi o impossibili. Peresempio: “Sono stato gentile con te e quindi in cambio tu sicuramente mi amerai. Ti ho comprato unbel regalo, allora perché non mi ami, ora?” Con pensieri di questo tipo, c’immaginiamo che lenostre azioni e il nostro comportamento produrranno effetti impossibili, oppure abbiamo aspettativeesagerate, pensando che le nostre azioni produrranno effetti più grandi di quello che è possibile.Oltre a questo, a volte pensiamo che certi comportamenti avranno un determinato risultato, ma inrealtà hanno proprio l’effetto contrario. Per esempio, vogliamo essere felici e quindi pensiamo cheper essere felici ci dobbiamo ubriacare regolarmente. Ma questo ci creerà solo dei problemi anzichérenderci felici.
L´altra cosa rispetto alla quale siamo confusi è il modo in cui noi stessi, gli altri e ilmondo esistono. Per esempio: soffriamo e siamo infelici perché invecchiamo e perché ci ammaliamo.Ma che cos´altro ci si può aspettare? Dopotutto, siamo esseri umani. Gli esseri umani si ammalano ediventano vecchi, se non muoiono già da giovani. Queste cose sono sotto gli occhi di tutti, nonsono sorprendenti. Quando iniziamo a vedere capelli grigi allo specchio e siamo infelici escioccati per questo, questa reazione è irrealistica e confusa rispetto al modo in cui il mondoesiste ed il modo in cui noi stessi esistiamo.
Assumiamo, per esempio, che il fatto d’invecchiare sia un problema per noi. Poiché siamoconfusi a questo riguardo (non accettiamo questa realtà), agiamo in modo distruttivo, influenzatida emozioni ed atteggiamenti mentali disturbanti. Quando, per esempio, cerchiamo in modo compulsivodi apparire giovani e attraenti, agiamo con il desiderio bramoso di ottenere cose che pensiamo ci daranno un senso di sicurezza, come l´attenzione e l´amoredegli altri, particolarmente da parte di persone più giovani che ci appaiono attraenti. Spesso,questa sindrome è dovuta alla confusione: “Sono la persona più importante al mondo; sono al centrodell´universo. Quindi tutti dovrebbero prestare attenzione a me. Qualunque sia la mia apparenza,tutti dovrebbero pensare che sono attraente e dovrebbero apprezzarmi.” Diventiamo matti se qualcunonon ci trova attraente o non ci apprezza. E diventiamo addirittura ancora più matti se qualcuno c’ignora, se non ci presta attenzione poiché vorremmo che ci trovasse attraenti, se non fisicamentealmeno in qualche altro modo. Ma se addirittura Buddha Shakyamuni non era apprezzato da tutti, chesperanza ci può essere per noi di essere apprezzati da tutti!
Il nostro desiderio di essere apprezzati da tutti è un’aspettativa irrealistica. Noncorrisponde alla realtà. Si basa sulla confusione, sul desiderio bramoso e sull´attaccamento alfatto che tutti dovrebbero trovarci attraenti e che tutti dovrebbero prestarci attenzione. L’a tteggiamento disturbante sottostante è l´ingenuità. Pensiamo che siamo talmente importanti etalmente simpatici che tutti ci dovrebbero apprezzare, e se non lo fanno, probabilmente c’è qualcosa di sbagliato in loro. O peggio ancora, iniziamo a dubitare di noi stessi: “Devo averequalche difetto ed è per questo che questa persona non mi apprezza,” e questo ci fa star male, osviluppiamo sensi di colpa. Tutto questo è dovuto all´ingenuità.
La cosa più importante, quindi, è lavorare su noi stessi. È questa la pratica del Dharma.Qualunque sia la situazione in cui ci troviamo, se abbiamo difficoltà, se ci sentiamo insicuri ocosì via, dobbiamo osservare noi stessi per capire che cosa sta succedendo. Dov´è la confusionesottostante a queste emozioni disturbanti che sto provando? Tuttavia, se i nostri problemiprovengono da una relazione difficile, dobbiamo renderci conto che non siamo gli unici a essereconfusi. Ovviamente anche l’altra persona è confusa. Però, il punto è che non diciamo solo: “ Sei tuche devi cambiare, tutto quello che faccio io va bene, anzi è perfetto. Tu invece devi propriocambiare.” Dall´altro lato, non diciamo nemmeno che siamo noi gli unici a dover cambiare: questopotrebbe portarci a sviluppare un “complesso del martire.” Cerchiamo di parlare apertamente conl´altra persona, sebbene anche l’altra persona debba essere ricettiva a questo. Dobbiamoriconoscere che tutti e due siamo confusi. C’è un problema in entrambi riguardo a come comprendiamoquello che accade nella nostra relazione, quindi cerchiamo di chiarire la confusione in ognuno dinoi due. Questo è il modo più realistico, più dharmico, di procedere.

Capire il Dharma prima di praticarlo

Ci sono molti tipi diversi di pratiche buddhiste. Non basta ricevere le istruzioni su comepraticarle, come se ricevessimo le istruzioni per qualche magia. Con qualsiasi pratica, è moltoimportante capire in che modo ci aiuterà a superare le difficoltà. Non dobbiamo unicamente impararequando e come applicare la pratica, ma anche i presupposti che essa implica. Questo significa chenon iniziamo facendo pratiche avanzate. Cominciamo dall´inizio e costruiamo le fondamenta. Inquesto modo, sarà l´ordine in cui gli insegnamenti del Dharma progrediscono che ci farà capire cosasuccede in una determinata pratica.
È vero, ci sono degli insegnamenti che dicono: “Se ti viene data una medicina, non chiederecome funziona, ma prendila!” Sì, questo è un buon consiglio, ma dobbiamo capire che si rivolge a uncomportamento estremo. Quest’estremo consiste nel fatto di studiare soltanto, di cercare unicamentela comprensione intellettuale degli insegnamenti, senza mai mettere in pratica la minima cosa diquello che abbiamo imparato. Questo comportamento estremo va evitato. Tuttavia, esiste anchel´estremo opposto, e anch´esso va evitato. Consiste nel cercare di mettere in praticaimmediatamente tutte le istruzioni del Dharma che sentiamo, con fede cieca, senza aver capito cosastiamo facendo e perché. Il problema più grande che sorge da questo secondo tipo di comportamentoestremo è che non capiamo mai veramente come dobbiamo applicare la pratica nella vita quotidiana.Se capiamo il senso di una determinata pratica (se capiamo come funziona e il suo scopo), nonavremo più bisogno di un´altra persona che ci spieghi come applicarla nella vita quotidiana.Capiremo e sapremo noi stessi come applicarla.
Quando diciamo di eliminare i nostri problemi, questo non vuol dire eliminare solo i nostriproblemi personali. Significa anche liberarci dalle difficoltà che abbiamo nell’aiutare gli altri. “ Ho difficoltà ad aiutare gli altri per via della pigrizia o dell´egoismo o perché sono troppooccupato.” Oppure: “Non capisco quale sia il tuo problema e non ho la minima idea di come potreiaiutarti.” È questa la grande difficoltà che abbiamo, vero? Tutti questi problemi che c’i mpedisconodi aiutare gli altri sorgono ugualmente per via della nostra confusione. Questo stato confuso cipuò far pensare di dover essere come Dio onnipotente: “Basterà che faccia un’unica cosa e questorisolverà tutti i tuoi problemi, e se non li risolve, l’errore sta sicuramente dalla tua parte. Nonti sei comportato nel modo corretto, e quindi sei colpevole.” Oppure siamo noi a provare sensi dicolpa: “Avrei dovuto essere in grado di risolvere i tuoi problemi, ma non ci sono riuscito. Sono unbuono a nulla.” Anche in questo caso, c´è confusione rispetto alle cause e agli effetti.

La convinzione nel Dharma

Un altro punto: per applicare il Dharma in modo efficace e non-neurotico nella vitaquotidiana, dobbiamo anche essere convinti che è possibile liberarci dai nostri problemi. Dobbiamoavere la convinzione che effettivamente possiamo eliminare la nostra confusione usando l´approcciobuddhista: per eliminare qualcosa, dobbiamo sbarazzarci delle cause che la producono. Ovviamente, èmolto difficile sviluppare una profond a, ferma convinzione c he è possibile eliminare la nostra confusione in modo che non torni mai più. È altrettantodifficile ottenere la convinzione che è possibile raggiungere la liberazione e l´illuminazione. Èparticolarmente difficile da ottenere se non capiamo nemmeno in che cosa consistono la liberazionee l´illuminazione. Come potremmo pensare seriamente alla questione se questi stati possono essereraggiunti oppure no, se non sappiamo nemmeno in cosa consistono? E se pensiamo che non possonoessere raggiunti, non sarebbe un po’ ipocrita cercare di ottenere uno stato che pensiamo non esistanemmeno? Se le cose stanno così, è come se stessimo giocando a un gioco un po’ pazzo. Non stiamopiù praticando realmente il Dharma.
Dobbiamo essere realmente convinti e, per raggiungere questa convinzione, ci vogliono moltostudio, molta comprensione, molte riflessioni profonde e meditazione. Non basta essere convinti chela liberazione e l´illuminazione siano possibili; dobbiamo anche essere convinti che noi stessipossiamo raggiungere questi stati. Non che Shakyamuni sia stato l’unico a poterli realizzare mentrenoi non ne siamo capaci. Anche noi possiamo raggiungere la liberazione e l´illuminazione, tutti nesono capaci. Dobbiamo capire cosa occorre fare per liberarci dalla confusione. Qual è l´antidotocon cui eliminare la confusione? È la comprensione corretta a liberarci dalla confusione. Perciò,dobbiamo capire come la comprensione corretta può superare la confusione ed eliminarla in modo chenon torni mai più. Tutto questo ci fa capire che il vero “ laboratorio” nel quale si pratica ilDharma è la vita quotidiana. Praticare il Dharma significa gestire i problemi, la confusione, ledifficoltà che dobbiamo affrontare nella vita, momento per momento.

La pratica del Dharma richiede introspezione

Praticare il Dharma non significa semplicemente offrirsi una vacanza dalla nostra vita; nonsi tratta soltanto di ritirarci in una bella grotta tranquilla, o nella nostra stanza, permeditare, per sederci su un cuscino e fuggire dalle nostre responsabilità. La pratica del Dharmanon pone l’a ccento sulla fuga. Quando ci ritiriamo in un luogo tranquillo per meditare, lo facciamoper sviluppare le capacità che ci permetteranno di affrontare le nostre difficoltà. La cosa piùimportante sulla quale focalizzarci è la vita. È questo che importa veramente, non di vincere lamedaglia olimpica dello stare seduto e del meditare! Praticare il Dharma significa applicare ilDharma nella vita.
Inoltre, la pratica del Dharma è introspettiva. Cerchiamo di essere attenti ai nostri statiemotivi, alle nostre motivazioni, ai nostri atteggiamenti mentali, agli schemi compulsivi delnostro comportamento. Particolarmente, dobbiamo stare attenti alle nostre emozioni disturbanti. Lacaratteristica che definisce un´emozione o un atteggiamento disturbante è che fa sentire a disagionoi stessi e/o gli altri quando si manifesta. Perdiamo la nostra pace mentale e ci sfugge ilcontrollo di noi stessi. Questa definizione è molto utile, perché il fatto di conoscerla ci aiuta arenderci conto di quando siamo influenzati da una tale emozione o atteggiamento. Se ci sentiamo adisagio a livello emotivo e mentale, questo c’indica che qualcosa di disturbante sta avvenendonella nostra mente. In momenti di questo genere, dobbiamo verificare cosa sta succedendo dentro dinoi e applicare gli antidoti per correggere la situazione.
Per questo è necessario essere molto coscienti di quello che sta succedendo in noi. Permodificare il nostro stato emotivo, quando ci rendiamo conto che è disturbante, dobbiamocomprendere che se agiamo in modo disturbato o disturbante, questo creerà molta infelicità sia pernoi stessi sia per gli altri. Non vogliamo questo, ne abbiamo avuto abbastanza. E se siamo fuoricontrollo, come potremo aiutare gli altri?

Flessibilità

Praticare il Dharma richiede familiarità con molte forze opposte, non solo una o due. Lenostre vite sono molto complesse e un unico antidoto non funzionerà in tutti i casi. Unadeterminata pratica non sarà la più efficace in ogni singola situazione. Essere proprio in grado diapplicare le cose nella vita quotidiana richiede molta flessibilità e molti metodi differenti. Sequesto metodo non funziona, allora usiamo quello, e se quello non funziona, allora proviamo quest’altro.
Il mio maestro Tsenciab Serkong Rinpoche diceva che quando si cerca di fare qualcosa nellavita, bisogna sempre avere due o tre piani alternativi. Così, se il piano A non funziona, non ciscoraggiamo. Questo perché abbiamo già studiato altri piani di riserva, B e C. Alla fine, uno diquesti piani funzionerà. Ho trovato questo consiglio molto utile. È la stessa cosa con il Dharma:se il metodo A non funziona in una determinata situazione, abbiamo altri piani di riserva. Ci sonoaltri metodi che possiamo usare. Tutto questo ovviamente è basato sullo studio, l’a pprendimento divari metodi e meditazioni, che poi pratichiamo per prepararci alle situazioni reali, come in unaddestramento fisico. Ci alleniamo per familiarizzarci con questi metodi, in modo da poterliapplicare quando ne abbiamo bisogno nella vita quotidiana. Per riuscirci, non dobbiamo considerarela pratica del Dharma come un hobby, ma piuttosto come un impegno a tempo pieno.

Evitare gli estremi

La pratica del Dharma va applicata nelle nostre famiglie. Va applicata nei rapporti con inostri genitori, con i nostri figli e quando interagiamo con le persone che incontriamo al lavoro.Nel fare questo, dobbiamo evitare gli estremi. Ne abbiamo già parlato un po’. Dobbiamo evitare l’estremo di dare tutta la colpa agli altri, ma anche l’estremo di dare tutta la colpa a noi stessi:tutti e due i lati contribuiscono. Possiamo cercare di cambiare gli altri, ma è più facile cambiarenoi stessi.
L´accento è posto sul miglioramento personale. Tuttavia dobbiamo cercare d’evitare l’e stremodell´ansia egocentrica e narcisistica. Con un’ansia egocentrica, ci preoccupiamo sempre e soltantodi noi stessi e non pensiamo agli altri. Questo può rafforzare il sentimento che siamo noi ilcentro dell´universo e che i nostri problemi sono i più importanti al mondo. I problemi degli altrinon sono importanti o non fanno testo.
Un altro estremo è di pensare che siamo completamente cattivi o completamente buoni. È veroche dobbiamo riconoscere i nostri lati difficili, i lati sui quali dobbiamo lavorare. Ma dobbiamoanche riconoscere i nostri lati positivi, le nostre qualità, in modo che possiamo svilupparlisempre di più. Molti di noi occidentali abbiamo una bassa autostima. Se ci concentriamo troppo suinostri problemi e sulla nostra confusione, questo può rafforzare la nostra bassa autostima. Non èper niente questo il nostro scopo.
Dobbiamo stare attenti alle nostre emozioni disturbanti, ma, allo stesso tempo, percontrobilanciare le cose, dobbiamo ricordarci le nostre qualità positive. Persino le persone piùcrudeli hanno qualche volta sperimentato qualità positive. Probabilmente hanno tenuto in grembo uncucciolo di cane o un giovane gatto, accarezzandolo e provando un po’ d’affetto per lui. Quasitutti hanno avuto quest´esperienza. In questo modo, ci rendiamo conto che siamo capaci di dare unpo’ di affetto, e così, vediamo anche i nostri lati positivi. Praticare il Dharma non significasoltanto lavorare sui nostri lati negativi; dobbiamo procedere in modo equilibrato. Dobbiamo anchelavorare per rafforzare i nostri lati positivi.
Quando cerchiamo di considerare in modo bilanciato i nostri difetti e le nostre qualità,dobbiamo evitare un´altra serie di estremi. Uno di questi estremi è la cattiva coscienza. “ Sono unanullità. Dovrei praticare, ma dato che non sto praticando, sono ancora peggio di quello che pensavo.” Questaparola dovrei va eliminata dal nostro modo di considerare la pratica del Dharma. Non è mai una questione di“ dovere.” Se vogliamo liberarci dalle nostre difficoltà ed evitare ulteriori difficoltà in futuro,l’a tteggiamento più sano è quello di pensare, semplicemente: “Se voglio liberarmi dal mio problema,questa pratica mi permetterà di farlo.” Poi, se facciamo la pratica o no è una scelta nostra.Nessuno ci dice “ Devifare questo, e se non lo fai, sei una persona cattiva.”
Ma dobbiamo anche evitare l´altro estremo, che è quello di pensare: “Siamo tutti perfetti.Basta riconoscere la nostra natura di Buddha, e tutto è perfetto.” Questo è un estremo moltopericoloso, perché ci può far credere che non abbiamo bisogno di cambiare. Ci può far pensare chenon abbiamo bisogno di abbandonare i nostri modi negativi di agire perché siamo già perfetti.Dobbiamo evitare ambedue gli estremi: sia il sentimento che siamo cattivi, sia il sentimento chesiamo perfetti. Fondamentalmente, dobbiamo assumerci le nostre responsabilità. È questa la chiaveprincipale per integrare il Dharma nella nostra vita quotidiana. Ci assumiamo la responsabilità dinoi stessi, per fare qualcosa riguardo la qualità della nostra vita.

Ispirazione

Mentre lavoriamo su noi stessi, possiamo essere ispirati da maestri spirituali e dallacomunità di altre persone che praticano con noi. Tuttavia, per la maggior parte delle persone,storie fantastiche su maestri che sapevano volare nei cieli molti secoli fa, non sono un modostabile per trarre ispirazione dai maestri. Queste storie sono troppo remote dalle esperienze dellanostra vita quotidiana e tendono a farci fantasticare. È meglio avere esempi viventi con i qualiavere un contatto diretto, anche se minimo.
I Buddha o maestri veramente qualificati non cercano d’impressionarci, e nemmeno d’i spirarci.L’esempio è che sono come il sole. Il sole non cerca di riscaldare le persone, è semplicemente ilsuo modo di essere che, in modo naturale, riscalda gli altri. Questo vale anche per i grandimaestri spirituali. Il loro modo di vivere, il loro carattere, il loro modo di risolvere i problemic’ispirano in modo spontaneo e naturale. Non si tratta di trucchi magici. Sono cose realistiche econcrete a essere quelle che c´ispirano di più.
Mi ricordo di Dudjom Rinpoche. Morì molti anni fa. Era a capo del lignaggio Nyingma e uno deimiei maestri. Soffriva terribilmente di asma. Anch’io soffro di asma e quindi so bene cosa vuoldire avere difficoltà a respirare. So quant´è difficile insegnare quando non si può respirarenormalmente, perché tutta la nostra energia si focalizza su noi stessi, per prendere abbastanzaaria. In quel tipo di situazione, è molto difficile dirigere la propria energia verso l’e sterno.Tuttavia, ho visto Dudjom Rinpoche con un asma terribile salire sul palco e dare insegnamenti. L’asma non lo disturbava per niente, la gestiva in modo incredibile mentre dava degli insegnamentimagnifici. Questo mi ha ispirato notevolmente. Era una cosa molto concreta, senza grandi trucchimagici. Era il modo nel quale ha gestito una situazione della vita reale, ed è questo cheispira.
Quando vediamo che facciamo progressi lungo il sentiero spirituale, possiamo anche essereispirati da noi stessi. Anche questa è una fonte importante d’ispirazione. Siamo ispirati dalnostro progresso. Tuttavia, dobbiamo stare molto attenti: la maggior parte delle persone non ècapace di gestire questo fattore al livello emozionale, perché abbiamo la tendenza a diventarefieri e arroganti quando facciamo progressi. Perciò, dobbiamo definire attentamente cosa intendiamocon la parola progresso.

Progredire lungo il sentiero

Anzitutto, dobbiamo comprendere che il progresso non è mai lineare: va su e giù e ancora su egiù. Questa è una delle caratteristiche principali del samsara e non riguarda soltanto l’a lternanzatra rinascite superiori e inferiori. Anche nella vita quotidiana andiamo su e giù. Ora mi sentofelice, ora mi sento infelice. Il nostro umore cambia, sale e scende. Ora, ho voglia di praticare,ora non ho più voglia di praticare. Queste cose vanno costantemente su e giù, non bisogna essernesorpresi. Le cose continueranno in questo modo finché non avremo raggiunto lo stato di un arhat, diun essere che si è liberato dal samsara. Fino a quel punto, che è incredibilmente avanzato, ilsamsara continuerà ad andare su e giù. Quindi non scoraggiatevi, se per esempio, dopo averpraticato per molto tempo, tutto a un tratto, sorgono delle difficoltà con il vostro partner. Tuttoa un tratto, sperimentiamo un subbuglio emotivo: queste cose capitano! Non significa che siamo deipessimi praticanti. Queste cose capitano in modo naturale, per via della realtà della nostracondizione samsarica.
Solitamente, non ci sono miracoli nella pratica del Dharma. Se vogliamo applicare il Dharmanella nostra vita quotidiana, non dobbiamo aspettarci dei miracoli, soprattutto al livello in cuisiamo ora. Qual è il modo per misurare i nostri progressi realisticamente? Sua Santità il DalaiLama dice che non dobbiamo misurare i nostri progressi su un arco di un solo anno o due di pratica.Piuttosto, considerate cinque o dieci anni di pratica e controllate: “Sono una persona più calma dicinque o dieci anni fa? Oggi, sono capace di gestire meglio le situazioni difficili, senza perderecosì facilmente i nervi, come accadeva dieci anni fa?” Se la risposta è positiva, abbiamo fattoprogressi e questo c´ispira. Abbiamo ancora dei problemi, ma il fatto di avere progredito ci dà laforza di proseguire. Non ce la prendiamo così tanto quando in situazioni difficili le cose vannomale. Siamo capaci di recuperare più rapidamente.
Quando dico che possiamo diventare la nostra fonte d’ispirazione, la cosa più importante èche quest’ispirazione ci dia la forza di continuare lungo il sentiero. Questo perché siamo convintiche ci stiamo muovendo nella direzione giusta. E possiamo essere convinti d’andare nella direzionegiusta se abbiamo una conoscenza realistica di cosa voglia dire muoverci in quella direzione:significa che mentre andremo in quella direzione generale, continueremo ad avere alti ebassi.
Queste sono alcune idee generali su come integrare la pratica del Dharma nella vitaquotidiana. Spero che possano essere utili. Grazie.